Comme tous les Algériens, Ali Fergani, ancien milieu de terrain puis sélectionneur des Fennecs, a été sonné par l’élimination au premier tour de la CAN des Fennecs. Mais il ne souhaite pas que tout le travail effectué depuis plus de trois ans soit remis en cause.
De notre correspondant en France
Sport News Africa : Ali Fergani, l’impensable scénario d’une élimination de l’Algérie au premier tour s’est finalement réalisé…
Ali Fergani : C’est une énorme déception. Un véritable échec, mais ce sont des choses qui arrivent. La France, championne du monde en 1998 et d’Europe deux ans plus tard avait été éliminée au premier tour du Mondial 2022. C’est bien la preuve qu’il est difficile de conserver un titre. J’ai disputé quatre phases finales, et la CAN est un tournoi vraiment compliqué. Mais je ne m’attendais pas à cela. L’Algérie était l’un des favoris de cette CAN. Elle restait sur une série de 34 matches sans défaite avant le début du tournoi. Elle jouait bien et dans un groupe abordable, tout le monde pensait qu’elle finirait à une des deux premières places, avec la Côte d’Ivoire.
Comment expliquez-vous cet échec ?
Il y a sans doute eu un petit excès de confiance. La Sierra Leone, la Guinée équatoriale, malgré tout le respect que nous devons avoir pour elles, ne font pas partie des meilleures sélections africaines. Mais elles ont joué avec beaucoup d’envie contre l’Algérie. Et peut-être que nos joueurs pensaient inconsciemment que ce serait plus simple. En Afrique subsaharienne, c’est toujours compliqué pour les équipes du Maghreb. La chaleur, l’humidité, ce sont des choses qui peuvent perturber. L’Algérie n’a pas été en réussite, il y a eu de la malchance, de la maladresse, de bons gardiens en face. Et certains de ses cadres n’ont pas su élever leur niveau, comme Mahrez notamment. Il va falloir tirer les leçons de cette contre-performance.
Vous attendez-vous à des évolutions ?
Il ne faut surtout pas tout remettre en cause. Djamel Belmadi fait du très bon travail depuis trois ans et demi. Il a gagné la CAN en 2019 alors que l’Algérie n’était qu’un outsider. Il faut lui faire confiance pour que l’équipe réagisse. Elle a sans doute besoin d’un peu de sang neuf. Une sélection, c’est un groupe de joueurs, pas seulement douze ou treize. Certains aspirent à avoir plus de temps de jeu. S’ils le méritent, je pense que Belmadi leur fera confiance. Dans deux mois, elle jouera sa place en Coupe du monde, lors des barrages. Si elle se qualifie, cela voudra dire que cette CAN n’était qu’un accident. Par contre, si elle échoue, il faudra se poser davantage de questions.
Alexis BILLEBAULT