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Amy Mbacké Thiam : sur les pas de la plus grande athlète de l’histoire du Sénégal

21 ans quasiment jour pour jour après son titre de championne du monde du 400 m féminin, Amy Mbacké Thiam reste une icône et une référence de l’athlétisme au Sénégal. Médaillée aux Mondiaux, aux championnats d’Afrique ainsi qu’aux Jeux africains et de la Francophonie, la native de Kaolack est à ce jour l’un des plus beaux palmarès de l’athlétisme sénégalais et la plus grande athlète de l’histoire du pays de la Téranga. Flash-back sur les moments marquants de sa riche carrière et sa rencontre avec la discipline.

De notre correspondant au Sénégal

Amy Mbacké Thiam
Amy Mbacké Thiam

7 août 2001, une journée dans la légende

«Ce jour-là, je peux dire que toutes les planètes étaient alignées, confie-t-elle lors d’un talk-show sur la télé nationale sénégalaise. J’étais en grande forme durant toute l’année. L’ambition était d’aller en finale. Sur le plan mental, j’étais au top et toutes les conditions étaient réunies. Elle n’avait jamais gagné devant mes concurrentes (Lorraine Fenton Jamaïque et Ana Guevara Mexique) et ce fût la première fois que je les battais. C’était des athlètes d’état suivies par les télévisions nationales de leurs pays. J’étais une athlète inconnue du grand public et il n’y avait même pas de journalistes sénégalais à ces championnats du monde», se souvient Amy Mbacké Thiam.

Pourtant en 2001, Amy Mbacké n’avait même pas les yeux rivés sur la médaille, quel que soit le métal. «À Edmonton, je ne pensais pas gagner une médaille, révèle-t-elle. Je partais avec l’objectif d’entrer en finale car deux ans plus tôt (ndlr Séville 1999), j’avais pris part aux championnats du monde où j’ai été éliminé en demi-finale. Dieu en a décidé autrement avec les prières des sénégalais mais aussi une bonne préparation grâce au centre international d’athlétisme de Dakar (CIAD, devenu CAA).»

21 ans plus tard, son émotion est encore vive quand elle évoque sa médaille d’or mondiale. «Août est vraiment spécial pour moi, avoue-t-elle. J’ai remporté le titre mondial le 7 août 2001 à Edmonton et le 27 août 2003 à Paris, je remporte la médaille d’or aux championnats du monde d’athlétisme.»

Une rencontre anodine avec l’athlé

C’est à Kaolack que Amy Mbacké découvre l’athlétisme. Au Collège Valdiodio Ndiaye, son professeur d’éducation physique repère en elle des qualités physiques au-dessus de la moyenne. «Un jour pendant le cours d’éducation physique, il me voit faire la course avec des garçons et m’appelle. Il me dit : connais-tu l’athlétisme ? Je lui dis non! Il me dit que si je m’y mets, je deviendrai célèbre. C’est parti ainsi et chaque après-midi je partais m’entraîner. Il m’a même dit que je pouvais devenir championne du monde», s’est-elle souvenue les yeux scintillants.

Elle n’avait alors que 15 ans quand elle entend pour la première fois cette prédiction en 1992. Dix ans plus tard, la prophétie se réalise sur la piste du Commonwealth Stadium d’Edmonton. Elle quitte Kaolack après l’obtention de son Brevet de fin d’études moyens (BFEM). Elle s’installe à Dakar et rejoint le club de Dial Diop avant d’intégrer le CIAD. Dès l’année suivante, elle dispute ses premiers championnats du monde en Espagne où elle atteint le stade des demi-finales.

Aujourd’hui elle compte bien renvoyer l’ascenseur avec la création d’un club d’athlétisme, Cœur de Lion. «Je l’ai créé pour détecter des talents comme on l’a fait pour moi, soutient-elle. C’est en collaboration avec les professeurs d’éducation physique dans les écoles de Dakar. Cela pour former la petite catégorie car il nous faut une élite pour assurer une relève. Il faut aussi une politique fédérale destinée à cette élite avec les moyens de l’état pour avoir d’autres ‘’Amy Mbacké’’ parce que le talent est là», a suggéré la médaillée d’or sur 400m lors des Jeux de la Francophonie en 2001.

Un palmarès élogieux, une longévité exemplaire

Amy Mbacké Thiam est aujourd’hui un personnage qui s’impose petit à petit dans l’espace politique au niveau de sa localité Paoskoto (au sud-ouest du Sénégal, dans la région de Kaolack). Conseillère du président du Sénégal Macky Sall en matière de sport, elle jouit encore d’une belle côte de popularité. «Jusqu’à présent les sénégalais continuent de m’honorer pour ce titre, partout où je vais. Je n’imaginais pas en 2001 que ça prendrait une telle ampleur plus de 20 ans après», confie-t-elle. Son admission au centre international d’athlétisme de Dakar en 1998 a lancé sa belle carrière.

Demi-finaliste aux championnats du monde à Séville en 1999 sur le 400m, elle décroche deux ans plus tard le titre de championne du monde à Edmonton. Un mois avant, Amy Mbacké s’était paré d’or sur sa distance de prédilection aux Jeux de la Francophonie à Ottawa, toujours au Canada. Elle cède à la mexicaine Ana Guevara, sa couronne mondiale lors des Mondiaux de Paris en 2003. Elle se contente de la médaille de bronze. Son 2ème et dernier podium mondial.

Au niveau continental, elle décroche son premier titre en individuel aux championnats d’Afrique 2006 en Île Maurice. Un autre titre à mettre dans son escarcelle deux ans plus tôt à Brazzaville mais en relais avec l’équipe féminine du relais 4x400m aux championnats d’Afrique d’athlétisme en 2004. En plus de 6 autres breloques aux championnats d’Afrique d’athlétisme (2 en argent et 4 en bronze) en individuel et en relais. On oublie pas ses 4 médailles (3 en argent et une en bronze) glanées aux Jeux Africains.

Un palmarès rempli avec un total de 15 médailles, 2 aux championnats du monde d’athlétisme, une aux Jeux de la Francophonie, 4 aux Jeux Africains et 8 aux championnats d’Afrique d’athlétisme. Sa longévité au plus haut niveau est aussi remarquable qu’inspirante. Pour sa première grande compétition internationale en 1998 aux championnats d’Afrique d’athlétisme à domicile, elle termine au pied du podium en individuel et décroche la médaille d’argent dans le relais 4x400 dames. Elle boucle la boucle la boucle 15 ans plus tard lors des Mondiaux d’athlétisme à Moscou en 2013 en quittant la scène internationale en demi-finale avec un chrono honorable de 52’’37.

Elle aura patienté 14 années avant de disputer ses premiers et uniques Jeux olympiques à Londres en 2012. Ses dernières médailles, elle les gagne aux championnats d’Afrique à Porto Novo au Bénin. Deux breloques en bronze en individuel et en relais. De quoi la placer comme la plus grande grande athlète de l’histoire du Sénégal et une des plus grandes sur le continent.

Moustapha M. SADIO

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