La Fédération de basketball du Congo (FEBACO) est rendue responsable des forfaits du BC Vita Club à la troisième édition de la BAL et du BC Makomeno à la Coupe d'Afrique des clubs champions féminine 2022. L'instance congolaise est accusée de n'avoir pas assez accompagné ses clubs dans leurs démarches administratives.
De notre correspondant en RDC
La RDC a failli être complètement absente aux compétitions des clubs de basketball sur le continent africain dans les deux versions cette année. La faute aux graves problèmes financiers qu'ont connu ses différents représentants suite au non accompagnement du gouvernement. Chez les messieurs, le BC Vita Club, récent champion du Congo, a été contraint de se retirer des préliminaires de la troisième édition de la BAL. Même chose chez les dames où le BC Makomeno, vice-champion du Congo en titre, a également déclaré forfait aux préliminaires de la zone 4 de la Coupe d'Afrique des clubs champions 2022.
Les deux clubs de Lubumbashi, n'ont pas pu effectuer le déplacement de Yaoundé où ont eu lieu les deux compétitions du 12 au 14 octobre dernier. Joint par Sport News Africa, l'entraîneur du BC Vita Club, Patient Felekeni, ne digère toujours pas le forfait de son club après une préparation passée dans des conditions difficiles. « C'est vraiment un coup dur que je n'ai toujours pas digéré. Toute une saison, tous les sacrifices consentis pour finalement déclarer forfait. Le pire pour moi, c'est le dégoût du basketball après ce qui s'est passé », a-t-il déclaré. Seul le BC CNSS, chez les dames, a sauvé l'honneur de la RDC en effectuant le déplacement de Yaoundé, ce, grâce au grand appui financier de son principal Sponsor, la compagnie publique dont il porte le nom, la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
La FEBACO incriminée
La Fédération de basketball du Congo (FEBACO) a été rendue responsable du non accompagnement financier du gouvernement aux clubs. L'instance congolaise n'aurait pas, elle même, accompagné ces clubs dans leurs démarches administratives à en croire le Vice-président du BC Makomeno, Éric Yumba. « La fédération nous a laissé tomber. C'est depuis le 20 septembre que la coupe du Congo a pris fin mais nous sommes venus trouver les dossiers incomplets au ministère des sports, des dossiers sans soubassement. Il a fallu que tous les clubs se démènent seuls, sans la fédération pour tout remettre en ordre. C'est un vrai sabotage dont on a été victime de la part de la FEBACO », s'est-il indigné.
Incriminée, la FEBACO l'a aussi été de la part des journalistes sportifs, notamment ceux approchés par Sport News Africa, à l'instar de Christopher Tshitamba. « Je suis très déçu parce que ça démontre à quel niveau les choses ne sont pas prises au sérieux par le bureau fédéral de la FEBACO. La Fédération est responsable de ce qui est arrivé. D'abord à cause de l'organisation tardive de la Coupe du Congo qui désigne les représentants du pays aux compétitions des clubs au niveau continental. Les dates de la tenue des différentes phases de compétitions de la BAL et de la Coupe d'Afrique des clubs champions féminine étant connues depuis des mois, la FEBACO devait prendre des dispositions pour organiser plus tôt la Coupe du Congo, mais ça n'a pas été le cas Les finales de la Coupe du Congo sont intervenues le 20 septembre soit vingt jours seulement avant le démarrage des compétitions continentales au Cameroun. Ça n'a pas laissé beaucoup de temps aux clubs pour les démarches », a t-il regretté. Il ajoute. « En plus la fédération a attendu jusqu'au 5 octobre pour entamer les démarches au ministères des sports, introduisant même des dossiers incomplets, tout ça a concouru au non décaissement des fonds par le gouvernement. Sans oublier l'abandon des clubs dans les processus d'enregistrement des joueurs appelés en renfort au niveau de la BAL. Je crois qu'Il faut repenser complètement l'appareil basketball en RDC. »
Des conséquences à craindre
Qu'un club congolais de basketball déclare forfait à une compétition continentale suite aux problèmes financiers n'est pas nouveau. D'ailleurs pour le BC Makomeno, c'est la deuxième fois de suite que cela arrive à ce club de Lubumbashi. Cette situation peut avoir des conséquences fâcheuses tant chez les dirigeants des clubs en général et surtout chez les athlètes, craint le journaliste sportif, Guy Kabeya. « Ma crainte se situe à deux niveaux après ces forfaits. Il y a d'abord risque que les dirigeants des clubs, pas que de Vita Club et Makomeno, mais tous les dirigeants des clubs qui dépensent de leurs poches et qui se sacrifient pour faire vivre leurs clubs puissent se décourager. Ensuite l'exportation massive des athlètes. Avec des telles choses, ils voient bien qu'il n'y a pas d'espoir pour eux ici au pays et plusieurs voudront partir », a-t-il indiqué.
Le comité exécutif fédéral actuel de la FEBACO étant arrivé fin mandat, plusieurs acteurs du basketball congolais ont exprimé leur ras-le-bol et exigent que les élections soient organisées au plus vite afin d'installer un nouveau comité dirigeant avec espoir que celui-ci apporte un vent nouveau et améliore l'organisation au sein de l'instance.
Masiala Jonathan