Depuis 2020, la sélection féminine du Cameroun traverse une période compliquée. Avec une génération de joueuses vieillissantes et très peu prolifiques, la qualification pour le Mondial 2023 s’annonce hypothétique.
Les années se suivent et commencent à se ressembler pour la sélection féminine de football du Cameroun. Longtemps considéré comme la deuxième meilleure nation d’Afrique derrière le Nigeria, le pays des Lionnes indomptables a perdu son statut. Au point où les filles entraînées par Gabriel Zabo doivent désormais passer par l’épreuve des barrages pour espérer disputer une phase finale de Coupe du monde.
En effet, après les éditions de 2015 et 2019, Aboudi Onguéné et ses coéquipières rêvent d’une troisième participation consécutive au Mondial 2023 (du 20 juillet au 20 août 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande). Mais cette fois-ci, les Camerounaises vont devoir disputer les barrages de la compétition. Elles affrontent à cet effet la Thaïlande le 18 février prochain en Nouvelle-Zélande. Un match qu’elles doivent impérativement gagner pour ensuite croiser le fer avec le Portugal, lors de la finale dans le groupe A.
Autant le dire, la mission s’annonce difficile pour les Camerounaises. Déjà face à une équipe de Thaïlande, vice-championne en titre d’Asie. Une équipe de Thaïlande qui a réussi son test sur le plan continental en totalisant 5 victoires, un nul et une seule défaite. Et un total de 16 buts marqués contre 5 encaissés. Si les Eléphants de guerre ont de quoi effrayer les Lionnes, que dire de la sélection féminine du Portugal qui est encore plus redoutable ?
Gabriel Zabo ne devrait pas avoir le sommeil facile. Et pour cause, ses joueuses sont coincées depuis les années 2020, dans une longue traversée du désert. Dans cette période de doute, un lot de problématiques diamétralement liées agite la formation camerounaise. Une équipe capable de se faire ligoter par une petite formation du Togo (1-1), mais aussi incapable de passer les quarts de finale de la Coupe d’Afrique 2022. Une première depuis près de 20 ans, pour la nation huitième de finaliste des Mondiaux 2015 et 2019. Les Lionnes ont perdu la flamme. Et ça commence à se voir.
Il n’y a en effet pas assez de régularité dans cette équipe camerounaise. D’autant plus que les joueuses clés commencent à montrer des signes de fatigue. Sans doute en raison de l’âge qui s’avance. En défense par exemple, Estelle Johnson (34 ans), Aurèle Awona (30 ans) et Falonne Meffometou (32 ans) n’ont plus la même force physique. En attaque, Aboudi Onguéné (33 ans) et Njoya Ajara (30 ans) ne sont plus des foudres de guerre. La première, joueuse du CSKA Moscou, n’a inscrit que 5 buts en club et aucun en sélection durant l’année 2022. La deuxième, elle, évolue à l’Inter Milan et ne compte que 5 buts en club et 3 en sélection en 2022.
Dans le vestiaire comme sur le terrain, le Cameroun est dans le flou. Et ce n’est pas le manque d’assurance de la gardienne titulaire, Ange Bawou, qui va arranger les choses. Au ralenti ces derniers temps, les Lionnes Indomptables devront se surpasser. Au risque de jouer la Coupe du monde sur la… Playstation.
Arthur WANDJI