A moins de 24 heures du match d’ouverture de la CAN 2021, qui l’opposera ce dimanche 9 janvier au Cameroun, l’équipe burkinabè enregistre près de 9 cas de Covid-19. Les Etalons accusent la CAF de ne pas avoir respecté le protocole et évoque la thèse d’un complot.
De notre correspondant au Cameroun
L’affaire a été révélée ce samedi 8 janvier en conférence de presse d’avant-match. Face aux journalistes, le sélectionneur adjoint du Burkina Faso, Firmin Sanou, et le capitaine de l’équipe, Bertrand Traoré, ont fait part de leur courroux. Ils ont révélé ce qu’ils considèrent comme le premier scandale de la CAN 2021.
Au moins cinq joueurs et quatre membres du staff technique des Etalons ont été testés positifs au Covid-19. Mais la délégation burkinabè émet des doutes sur la fiabilité de ces résultats. Elle accuse la CAF de ne pas avoir respecté le protocole. «C’est un scandale. Il faut revoir l’organisation», a crié Bertrand Traoré.
Le feuilleton commence la veille. Firmin Sanou rembobine : «Hier matin (vendredi 7 janvier, Ndlr), il y a une équipe médicale qui s’est pointée à notre hôtel pour faire les tests Covid-19. On s’est rapproché de la CAF pour savoir qui avait envoyé cette équipe médicale. La CAF nous a clairement dit qu’elle n’avait envoyé aucune équipe à notre hôtel.»
Conséquence, les Etalons ont refusé de se faire prélever. Il a donc fallu ensuite attendre. D’abord jusqu’à l’après-midi. Puis finalement, jusqu’au soir, pour voir l’équipe médicale recrutée par la CAF, se pointer.
«La CAF a dit que son équipe médicale allait arriver dans l’après-midi pour le prélèvement avant qu’on ne se rende à la séance d’entraînement. On a attendu et finalement l’équipe que la CAF a envoyée est arrivée à 23 heures», pointe Firmin Sanou. Pire, signale Bertrand Traoré : «Au lieu du test PCR, qui aurait dû être fait le matin pour respecter le délai de 48 heures, on nous a fait faire des tests anti géniques. Et ce matin, on apprend qu’on a des cas positifs.»
Firmin Sanou ne cache pas son embarras. Aucun nom n’a été dévoilé à la presse. L’entraîneur adjoint du Burkina Faso s'est contenté de dire qu'il devra se passer de quelques cadres face au Cameroun. «C’est dommage et perturbant, regrette-t-il. On a préparé le groupe et l’équipe se dessinait déjà. Mais à moins de 24 heures, on apprend que plusieurs cadres de notre onze entrant seront indisponibles.»
Pour le technicien, plusieurs zones d’ombre doivent être éclaircies au plus vite par la CAF. Il dit : «Le protocole sanitaire au niveau de la CAF prévoit que les tests Covid-19 soient réalisés 48 heures avant le match. Nous, on a fait le test à 23 heures, soit moins de 48 heures avant le match. On aimerait savoir pourquoi. On aimerait aussi savoir qui a mandaté la première équipe médicale. Et enfin, pourquoi nous avons fait des tests anti géniques plutôt que le PCR ?»
Kigoum WANDJI