Des rivalités politiques et des ambitions personnelles paralysent la Fédération camerounaise de boxe depuis un an, laissant le sort de l'institution suspendu dans une crise sans fin.
La crise au sein de la Fédération camerounaise de boxe (Fécaboxe), entamée en décembre 2022 lors du lancement du processus électoral, atteint des proportions inquiétantes. Le conflit a pris une tournure aiguë en mai 2023, avec la décision du président sortant, Bertrand Mendouga, également à la tête de la Confédération Africaine de Boxe à l’époque, de se représenter.
Des voix s’étaient alors levées pour s’opposer à sa candidature, dénonçant un cumul de fonctions flagrant. Face à ces développements, le ministre camerounais des sports Narcisse Mouelle Kombi a instauré un Comité Provisoire de Gestion (CPG) à la tête de la Fécaboxe le 14 juillet 2023, dans l’espoir d’un retour immédiat à la normale.
Cependant, le scrutin initialement prévu le 21 octobre dernier, n'a jamais eu lieu, plongeant la Fédération dans une impasse politique. Car entre-temps, Bertrand Mendouga a été déchu de son poste à la Confédération Africaine de Boxe. Il se susurre que l’homme et l’ancienne équipe dirigeante de la Fécaboxe tenteraient désormais de faire un retour en force au niveau national.
Des rumeurs circulent sur la volonté ce dernier, de placer son ancien secrétaire général, Me André Basile Kalong, comme son successeur désigné à la présidence de l’instance. Une manœuvre vivement contestée par les opposants de l'ancien Exécutif, qui demandent au CPG de relancer le processus électoral là où il s’était arrêté ; c’est-à-dire sans Bertrand Mendouga, mais avec le Pr Pierre René Binyom comme seul et unique candidat à la présidence de la Fécaboxe.
Les deux camps, désormais en guerre ouverte, campent sur leurs positions respectives, rendant difficile toute résolution pacifique du conflit. Le CPG a tenté une médiation, mais les divergences persistent. Une récente concertation visant à dégager une solution consensuelle et relancer le processus électoral n'a pas abouti à un accord. Malgré tout, un calendrier électoral a été proposé au ministre des sports pour appréciation. «Nous sommes là pour doter la Fédération d'un Exécutif légitime et légal pour poursuivre le travail titanesque qui l'attend», dixit Pierre Edmond Banga, président du CPG.
Cependant, les tensions persistent, et certains acteurs soulignent la nécessité d’avancer sans plus perdre de temps. « Le processus électoral dans cette fédération a trop trainé, ça fait plus d’un an que nous y sommes. Il s’agit de problèmes de clans, des problèmes d’hommes. Il y a certes des avis divergents mais il y a également les textes et les sentences qui doivent être respectés », soutient un arbitre de boxe.
Les acteurs de la boxe camerounaise doivent se mettre ensemble pour procéder à la révision des statuts de la Fédération, l’adoption d’un code électoral, l’élection des membres de la Commission électorale et des membres de la Commission de recours avant l’élection de prochain Bureau Exécutif. Les négociations se poursuivent.
Arthur Wandji