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Burkina-Championnat : les joueuses laissent éclater leur grande colère

Que se passe-t-il dans le championnat féminin du Burkina Faso ? Doit-on s'attendre à un arrêt comme cela est déjà le cas au niveau des championnats masculins ? Les deux grandes Ligues régionales du pays à savoir : la Ligue régionale des Hauts Bassins et la Ligue régionale du Centre, refusent de collaborer avec la Fédération burkinabè de football (FBF) dans l'organisation de toute activité. Face à cette situation, certains clubs de Ligue 1 et Ligue 2 féminines n'ont pas caché leur frustration. Ils ont donc donné de la voix, vendredi 15 mars dernier, en demandant le dialogue et l'apaisement entre les parties.

De notre correspondant au Burkina Faso,

Le championnat féminin du Burkina menacé

Genèse d’une situation dégradante

Lors de la conférence de presse de présentation du nouveau sélectionneur des Étalons du Burkina Faso, Brama Traoré, le 11 mars, le président de la FBF, Lazare Banssé avait précisé que les 25% de la bourse allouée aux clubs ne seront pas versés à ces derniers. Ils seront utilisés pour l’organisation du championnat des petites catégories. Comme suite logique, il n’y a plus de raison pour les clubs de revendiquer cette somme qui fait couler d'encre et salive. «Les clubs ont réclamé les 25% parce qu'on n'a pas organisé le championnat des petites catégories. À partir du moment qu'on a décidé d'organiser le championnat (du Burkina) cette question est caduque. On peut organiser, on va organiser. Ce débat n'aura plus lieu. Le nouveau protocole règle le péché originel de la ponction des 25%. C'est l'état qui dicte, c'est son argent. Maintenant si vous voulez des avantages, vous faites des plaidoyers», a-t-il déclaré. 

Durant la même conférence de presse, Lazare Banssé a laissé entendre qu’un Comité sera mis en place pour tenter de rapprocher les différentes parties en conflit. Quelques jours après la sortie de Lazare Banssé, les Ligues régionales des Hauts Bassins et du Centre, qui possèdent la grande majorité des clubs de Ligues 1 et Ligue 2, décident de suspendre leur participation aux activités de la Fédération burkinabè de football (FBF) jusqu’à nouvel ordre. À travers deux correspondances différentes aux mêmes propos et aux mêmes raisons datées du 13 mars 2024 pour la Ligue régionale des Hauts Bassins et du 14 mars 2024 pour la Ligue régionale du Centre et adressées à Lazare Banssé, les deux grandes ligues régionales du Burkina avancent comme cause, le contexte de crise dans lequel vit le football burkinabè.

D'après les deux ligues, c’est la décision des clubs de Ligues 1 et Ligue 2 du Burkina de suspendre leur participation aux activités de la Fédération jusqu’à nouvel ordre et le refus des équipes engagées de participer au championnat de petites catégories 2022-2023, qui sous-tendent leur décision radicale, étant donné que les ligues régionales sont l’émanation des clubs en question. Pour l'heure, les activités sportives dont les championnats masculins de Ligue 1 et Ligue 2 sont toujours à l’arrêt au pays et le bout du tunnel est encore long.

La frustration des actrices

Soucieux des valeurs qui fondent la société du Burkina Faso et la pratique du football, surtout convaincus de la nécessité de promouvoir le football féminin et de préserver les acquis engrangés par le football féminin burkinabè après une première participation historique à une phase finale de Coupe d'Afrique des Nations en 2022, les clubs engagés à défendre les intérêts de leurs joueuses, ont décidé le 15 mars dernier de sortir de leur silence et d'évacuer leur frustration. Ainsi, au regard des décisions des Ligues régionales des Hauts Bassins et du Centre, suspendant jusqu'à nouvel ordre leur participation aux activités de la Fédération burkinabè de football (FBF), les clubs de football féminin du Burkina de Ligue 1 et de Ligue 2 souhaitent l'apaisement et le bon déroulement des activités. «Vu de la gravité et des répercussions que cette suspension pourrait engendrer au sein des clubs notamment les clubs féminins, nous, clubs féminins souhaitons l'apaisement et la reprise du dialogue entre les parties concernées pour une reprise complète des activités dans la sérénité. Nous, clubs féminins Ligue 1 et Ligue 2 invitons la Ligue de Football  Féminin (LFF) et la Fédération burkinabè de football (FBF) à prendre des mesures d’urgence pour le bon déroulement de nos championnats», ont-ils fait passer comme message.

Sur la question qui divise, les 25% de la bourse allouée aux clubs, Sekou Pare pense que : «Les gens ne savent pas qu'on ne peut pas faire de l'à peu près en matière des finances. Cette somme si elle ne sert pas à l'organisation du championnat des petites catégories (au Burkina), elle sera purement reversée. Au cas où elle sera utilisée à une autre fin, ça sera du détournement».

Lire sur le même sujet : Burkina Faso : les acteurs racontent la crise dans le football

Le secrétaire général de Rahimo FC, Lassina Sawadogo, donne plus de détails sur la situation. «Les clubs n'ont jamais refusé de jouer le championnat de petites catégories. Les clubs disent qu'ils ne joueront pas le championnat de petites catégories de la saison 2022-2023 en 2024 alors que celui de 2023-2024 doit se jouer en 2024. Ils ont démontré techniquement que le championnat de 2022-2023 ne peut pas se jouer en 2024 car les licences sont valables pour une saison, à moins que la fédération (du Burkina) ne fraude sur les licences en diminuant l'âge des participants d'un an. Les clubs ont dit de leur retourner leur argent car ce sont eux qui l'ont rétrocédé à la FBF pour organiser ledit championnat. A défaut de pouvoir l'organiser, qu'on le leur retourne», révèle t-il.

Le secrétaire général de Rahimo FC va loin en expliquant que lors de la rencontre qui a réuni les acteurs du football du Burkina (Clubs de Ligue 1 et 2 et la Fédération burkinabè de football) avec la FIFA représentée par son directeur régional de la division des associations membres pour l'Afrique, Gelson Fernandes : «La FIFA a reconnu avec les clubs qu'à défaut d'une manipulation des licences, ce championnat ne peut se jouer et a dit ne pas autoriser une telle manipulation». La crise qui secoue le football burkinabè est loin de prendre fin puisque le statu quo demeure à l'issue de cette rencontre entre le Directeur régional de la division Associations membres de la FIFA pour l'Afrique, Gelson Fernandes et les acteurs du football burkinabè. Aucune ligne n'a bougé, les positions restent campées.

Ablam GNAMESSO 

 

 

 

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