Dommages et intérêts, solde des arriérés de salaire… En sept ans, la facture du Cameroun s’élève à près de 3 millions d’euros (2 milliards de francs CFA). Une enveloppe qui pourrait s’alourdir avec l’affaire Le Coq Sportif.
Le Coq Sportif croyait au père Noël. Mais pour la marque française, il n’y aura pas de cadeau sous le sapin en décembre prochain. L’équipementier n’habillera aucune sélection à la Coupe du monde 2022 prévue au Qatar (21 novembre-18 décembre). La Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) ayant opté pour une rupture de contrat, un an avant son terme. La décision a pris effet le 23 juillet, au soir de la finale de la CAN féminine au Maroc.
Pourtant, la FECAFOOT n’a pas attendu l’élimination des Lionnes indomptables en quarts de finale ou le sacre de l’Afrique du Sud, pour se lancer à la recherche d’un nouvel équipementier. Les marques intéressées avaient d’ailleurs jusqu’au 19 juillet pour faire parvenir leurs offres respectives au siège de l’instance à Yaoundé. La preuve que la page du désormais ancien équipementier est bel et bien tournée. Seul hic : Le Coq Sportif ne compte pas se laisser faire.
«Nous avons d’ores et déjà mandaté notre Conseil habituel, afin d’engager toutes les procédures judiciaires nous permettant d’obtenir réparation du préjudice subi, ce qui malheureusement aura des conséquences importantes pour la FECAFOOT», a averti le président de la marque, Marc-Henri Beausire.
Malheureusement pour lui, ses menaces ne feront pas reculer le pays de Roger Milla. Le Cameroun est en effet considéré en Afrique, comme l’un des pays champions en «rupture abusive de contrats sportifs». Et ce n’est pas l’argent pour payer les indemnités de licenciement et autres dommages, qui manque.
Avant Le Coq Sportif, ce sont des sélectionneurs qui sont passés sous le coup de la politique managériale du sport des autorités camerounaises. Ils sont quatre au total, les quatre derniers à avoir occupé le poste avant Rigobert Song.
Le premier à être passé à la trappe puis à la caisse, se nomme Volker Finke. Après un Mondial 2014 catastrophique (3 matchs, 3 défaites) et une CAN 2015 décevante (élimination au premier tour), le technicien allemand a été remercié. L’entraîneur de 74 ans avait alors saisi la FIFA pour licenciement abusif. Les parties ont convenu d’un arrangement : 300 millions de francs CFA (457 000 euros) pour lui et 124 millions de francs CFA (189 000 euros) pour son adjoint.
Le Cameroun a ensuite recruté Hugo Broos. Malgré le sacre continental à la CAN 2017, la FECAFOOT n’a pas digéré la non qualification pour le Mondial 2018. Le technicien belge sera à son tour limogé. Il va saisir la Commission du Statut du joueur de la FIFA pour une condamnation de la FECAFOOT au paiement de la somme de 974 millions de francs CFA (environ 1,4 million d’euros). Mais c’est finalement 148 millions de francs CFA (plus de 225 000 euros) qui lui seront payés.
Arrivés à la tête des Lions indomptables en août 2018, Clarence Seedorf et son adjoint Patrick Kluivert vont à leur tour être limogés après le fiasco de la CAN 2019., Les deux Néerlandais vont réclamer au moins 5 milliards de francs CFA (7,6 millions d’euros) à la FECAFOOT pour l’année de contrat qu’il leur restait. Mais la FIFA va calmer leurs ardeurs en condamnant le Cameroun à leur verser respectivement 207 millions de francs CFA (316 000 euros) et 100 millions de francs CFA (152 400 euros).
Le dernier sélectionneur à avoir eu gain de cause auprès de la FIFA, c’est Antonio Conceiçao. Le Cameroun vient d’être condamné à lui verser plus d’un milliard de francs CFA (1,6 million d’euros). Au total, pour ces quatre sélectionneurs, le pays des Lions va dépenser près de 2 milliards de francs CFA (plus de 3 millions d’euros).
Kigoum WANDJI
