Les préparatifs des élections au sein des Fédérations sportives camerounaises battent leur plein. À quelques jours de la date butoir de dépôt des dossiers de candidature, les alliances se forment. Parfois, pour une très courte durée.
De correspondant au Cameroun,
Le mouvement sportif camerounais va se mettre en branle dès le 10 novembre prochain, à l’occasion du lancement des élections au sein des Fédérations sportives nationales. Les candidats ont jusqu’au 3 novembre pour déposer leurs dossiers respectifs. Si jusqu’ici aucun acteur ne s’est publiquement déclaré, reste que les grandes manœuvres ont bel et bien commencé. Notamment à la Fédération de volleyball.
L’équipe en place, dirigée par Julien Serge Abouem, a l’intention de poursuivre son programme de « refondation » jusqu’au bout. Et pour cela, elle entend briguer un autre mandat. L’exécutif sortant a engagé plusieurs projets. Notamment la construction d’un gymnase dans la ville de Mbalmayo, dans la région du Centre du pays. Ou encore celle d’un collège de sports-études à Yaoundé. En plus, il vient d’annoncer la prolongation du contrat du sponsor officiel de la Fédération. Celui-ci connaît une revalorisation des revenus de 20% à 30%.
«Ces revenus supplémentaires seront totalement affectés aux Ligues régionales de volleyball», promet Julien Serge Abouem. Le dirigeant remercie l’entreprise partenaire «dont les appuis financiers en terme de sponsoring ont permis à la Fédération de volleyball d’être au rang des fédérations sportives nationales performantes».
Un argument de campagne ? Sans doute ! Tant il est vrai qu’en face, les adversaires s’organisent sans faire de bruit.
L’on parle notamment en coulisses de l’ancien premier vice-président de l’instance, Bello Bourdanne. Bien que radié pour «manquement grave aux textes», l’homme a saisi les juridictions locales. Il avait déjà eu gain de cause auprès de la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc).
À la Fédération, on le soupçonne d’avoir le soutien de certaines joueuses à la retraite, et même de l’ancien président Louis Majoré Timba, qui officie désormais à la tête de la Commission des finances de la Confédération africaine de volleyball (Cavb).
À la Fédération d’athlétisme, les prétendants aux suffrages fourbissent également leurs armes en toute discrétion. Si le président sortant Joseph Ndo Ndzié n’a pas encore dévoilé ses intentions, certaines voix renseignées prêtent des ambitions à la célèbre Françoise Mbango. La double médaillée d’or olympique du triple saut (2004 et 2008) serait la candidate parfaite pour les pouvoirs publics.
Selon des indiscrétions, elle aurait en effet le soutien du ministre des Sports qui souhaite voir des femmes émerger au terme du processus électoral qui s’annonce. Les tractations ont cependant cours. Car il n’y a pas que le poste de président de la Fédération en jeu ; il faut trouver des partenaires fiables pour constituer le bureau exécutif.
En boxe, tous les coups sont permis. Surtout quand ils sont donnés par des pugilistes de niveau international. En effet, Hassan Ndam Njikam et Ali Adamou, deux professionnels de la discipline, ont récemment formé une alliance. Objectif : constituer une candidature unique à l’effet de mener le projet «La boxe aux boxeurs». Mais alors que la rumeur fait état de ce que le président sortant, Bertrand Magloire Mendouga, pourrait se retirer pour se consacrer à sa fonction de patron de la Confédération africaine, les deux alliés d’hier se sont séparés. Question de porter chacun, seul, sa candidature.
Si l’on devrait assister à des face-à-face dans certaines fédérations, le scrutin semble verrouillé dans d’autres. Et chacun est désormais sommé de choisir son camp. À défaut d’aller à la bataille en victime résignée, plusieurs prétendants au poste suprême préfèrent se rallier aux exécutifs en place. Ici, on négocie une place de vice-président. Là, on affiche son soutien sans équivoque aux présidents sortants, dans l’espoir d’obtenir une promotion à la tête d’une Ligue régionale. Un vaste mouvement de plébiscite serait donc en cours au sein de nombreuses fédérations.
Les conditions de participation à ces futures élections ont été fixées par le ministre camerounais des Sports. Narcisse Mouelle Kombi, qui a annoncé la mise en place d’un Comité de suivi. Il sera chargé «à terme, d’évaluer l’ensemble du processus électoral en vue de la reconnaissance des futurs bureaux exécutifs élus». Le processus électoral devrait s'achever le 12 décembre 2022.
Kigoum WANDJI
