Avec deux présidents élus, deux conseils d’administration et deux Assemblées générales, la crise s’enlise à la Fédération camerounaise de volleyball (Fecavolley).
«L’organisation de plusieurs élections par des Assemblées différentes est de nature à faire suspendre la Fédération». La mise en garde de l’instance internationale de volleyball (FIVB) n’a rien changé. La Fédération camerounaise de volleyball (Fecavolley) a tenu deux élections. La dernière en date a eu lieu ce samedi 4 février 2023.
Les travaux de Yaoundé ont débouché sur la réélection du président sortant, Julien Serge Abouem. Seul candidat à cette élection, le dirigeant a raflé les 90 votes en jeu. Un scrutin qui se tient deux semaines après l’élection de Bello Bourdanne au même poste, le 20 janvier dernier, par une autre Assemblée générale.
Situation à la fois ubuesque et inédite, la Fecavolley a donc deux présidents, deux conseils d’administration et deux Assemblées générales. Chaque Bureau exécutif juge son élection légale et dénonce celle du camp adverse. «Nous venons de marquer un point précieux dans ce match difficile», se réjouit, Julien Serge Abouem. Le «président» nouvellement élu vient d’être sommé par voie d’huissier de cesser toutes actions au nom de la Fécavolley. Un coup de l’autre «président», Bello Bourdanne, dont l’élection a été homologuée par le ministre des Sports, investi des prérogatives légales de contrôle, de régulation, d’encadrement et de suivi des fédérations sportives nationales.
Le ministre Narcisse Mouelle Kombi estime en effet que le renouvellement des organes dirigeants de la Fecavolley s’est achevé le 20 janvier dernier par l’élection de Bello Bourdanne. Ce dernier a d’ailleurs, «en guise de reconnaissance officielle, pris part à la désignation du Bureau exécutif du Comité national olympique et sportif du Cameroun le 26 janvier 2023», dixit le membre du gouvernement. A cette occasion, Bello Bourdanne est élu au sein du Conseil d’administration dudit Comité olympique.
Pour mémoire, la crise à la Fecavolley est née de désaccords autour des textes devant encadrer les élections. La faction Bello Bourdanne étant favorable aux textes de 2013. Alors que celle de Julien Serge Abouem, opposée aux instructions du ministre des Sports, lui-aussi favorable aux textes de 2013, adoptait les siens en octobre 2022. C’est ainsi que deux Assemblées générales se sont lentement mises en place. Chacune ayant conduit son propre processus électoral. A Yaoundé, les yeux sont désormais tournés vers la Confédération africaine et la Fédération internationale de volleyball.
Arthur Wandji