Vice-champion d’Afrique en 2002 avec le Sénégal, l’ancien défenseur Ferdinand Coly (48 ans, 28 sélections) désigne les Lions de la Teranga comme un des prétendants au titre, mais un cran en-dessous de l’Algérie. Il admet également attendre plus de son ancienne équipe sur le plan de la qualité de jeu.
De notre correspondant en France
Comme d’autres sélections qualifiées pour la CAN, le Sénégal a été impacté par la Covid-19, et sa préparation a été perturbée. Est-ce une source d’inquiétude ?
Ce n’est pas l’idéal… La préparation a été difficile et avant une phase finale, il vaut mieux éviter cela. Plusieurs joueurs ont été infectés par le virus, ce qui signifie que le sélectionneur, Aliou Cissé, n’a pas pu travailler tous les jours avec un effectif complet. D’autres joueurs sont arrivés plus tard, comme Ismaïla Sarr, que Watford (Angleterre) n’a libéré que le 4 janvier. Et le stage au Rwanda a été annulé, alors qu’un match amical contre la sélection locale été prévu. Cela fait beaucoup de choses négatives. Entre ce qui avait été programmé, et ce qui s’est vraiment concrétisé, il y a des différences. J’espère que cela n’aura pas de conséquences…
Y-a-t-il un gros engouement autour des Lions de la Teranga ?
A mes yeux, c’est assez calme. Les gens en parlent, bien sûr, mais pour l’instant, on ne peut pas dire qu’il y a un énorme engouement. On attend de voir. Si la sélection remporte son premier match le 10 janvier contre le Zimbabwe, et avec la manière, cela pourrait avoir de l’impact. Les Sénégalais croient en leur équipe, ils savent qu’il y a d’excellents joueurs, mais ils ne sont pas vraiment convaincus par la façon dont elle joue. Ils pensent qu’elle pourrait gagner en pratiquant un football plus offensif. C’est aussi ce que je pense. J’attends plus de cette équipe.
Pourtant, les résultats sont très positifs…
Oui. Le Sénégal est la première nation africaine au classement FIFA, il est qualifié pour la CAN, pour les barrages de la Coupe du Monde 2022, mais on espère mieux au niveau de la qualité de jeu. Il faut également admettre que nous n’avons pas battu de grosses équipes ces derniers temps. On gagne face au Togo, au Congo, à la Namibie, à la Zambie, c’est très bien, mais parfois, on souffre, comme face à l’Eswatini en mars dernier (1-1). Et quand on affronte une grosse sélection comme le Maroc (1-3, le 9 octobre 2020), on voit nos lacunes. J’aimerais que les Lions se mesurent plus souvent à des équipes fortes, africaines ou européennes.
Faites-vous du Sénégal un des favoris de cette CAN ?
Bien sûr, car nous avons le potentiel pour gagner la compétition. Certains de nos joueurs, comme Mendy (Chelsea), Mané (Liverpool) ou Koulibaly (Naples) évoluent dans les meilleurs clubs européens. Mais commençons déjà par bien négocier le premier tour. Le Sénégal sera une des équipes à battre, et ses adversaires ne lui feront aucun cadeau ; Les équipes d’Afrique australe (Malawi et Zimbabwe) sont difficiles à jouer, et la Guinée également. Ce sera un derby, un match particulier pour les deux sélections. Le Sénégal est un des favoris, mais pas le favori.
A qui attribuez-vous ce statut ?
A l’Algérie, tenante du titre, et qui n’a pas connu de baisse de régime depuis 2019, comme cela peut arriver à des sélections qui ont gagné un trophée. Il y a aussi le Cameroun, le Maroc, l’Egypte, la Côte d’Ivoire. Attention aussi au Nigeria, au Ghana, à la Tunisie, et comme j’aime les surprises, je pense que le Mali et le Burkina Faso sont capables de faire un très bion tournoi. Je vais suivre avec beaucoup d’attention cette CAN !
Alexis BILLEBAULT
