Ce jeudi 14 juillet, la Tunisie va défier l’Afrique du Sud en quarts de finale de la CAN féminine au Maroc. Même en l’absence de l’attaquante vedette Thembi Kgatlana, les Banyana Banyana sont considérées comme largement favorites dans cette rencontre. Interrogés par Sport News Africa, de grands acteurs du foot féminin tunisien évoquent leurs espoirs et craintes. Mieux encore, ils ont donné quelques clés pour venir à bout de la redoutable machine sud-africaine.
Juste avant cette CAN 2022, l’attaquant de la Tunisie, Mariem Houij faisait savoir que son rêve était de disputer le Mondial 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande. «Nous serons prêtes. On va se battre à fond et ne va pas s’arrêter au second tour. Il faut tout faire pour être en demi-finales et aller à la Coupe du monde», confiait la grande star de la Tunisie au micro de Sport News Africa. Même avec un seul succès (4-1 face au Togo) en 3 matches dans son groupe, la Tunisie a réussi à se hisser en quarts de finale. Mariem Houij et ses coéquipières vont toutefois devoir sortir le match parfait pour éliminer l’épouvantail que représentent les Banyana Banyana de l’Afrique du Sud. Un sacré défi.
Avec le forfait de Thembi Kgatlana pour le reste de la compétition, les Sud-Africaines comptent dans leur rang Jermaine Seoposenwe, Refiloe Jane, Hildah Magaia. Des joueuses capables de faire exploser n’importe quelle défense. Les Nigérianes, championnes d’Afrique en titre l’ont appris à leurs dépens lors de la première journée de cette CAN. Les Banyana Banyana avaient battu (2-1) avec la manière l’impressionnante équipe du Nigeria avec ses stars. Elles ont réalisé un carton plein en prenant le dessus sur le Burundi (3-1) et le Botswana (1-0).
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Malgré les deux revers face au Cameroun (0-2) et face à la Zambie (1-0), le coach de l’AS féminine Sousse, Rouis Damdoun espère un sursaut d’orgueil. Ce technicien qui a mené les petites catégories de son club (cadettes et minimes) au sacre en Coupe de Tunisie cette saison se veut optimiste avant le duel face aux vice-championnes d’Afrique.
«Nous avons une bonne équipe. On s’est qualifiés pour le second tour. Il faut encourager les filles. Demain (ce jeudi), on fera face à l’Afrique du Sud dans un match couperet. Pour moi, c’est du 50/50 sans Kgatlana. La grande majorité de nos joueuses sont des professionnelles. On espère qu’on va se qualifier en demi-finales et à la Coupe du monde. Je suis en contact avec quelques joueuses. Elles sont motivées pour créer l’exploit. Ce sera un match difficile. Nos joueuses peuvent tenir tête à leurs adversaires», déclare l’entraineur par intérim de l’ASF Sousse. La gardienne Soulaima Jabrani et la milieu offensive Ghaya Jeddi présentes à la CAN au Maroc étaient sous ses ordres, il y a peu.
Actuellement en charge de la petite catégorie de l’ASF Sahel, l’ancienne internationale tunisienne, Hanén Mezni, est beaucoup plus mesurée. Elle a tenu à saluer la prestation des joueuses formées dans son club et qui représente la colonne vertébrale de la sélection. Néanmoins, elle admet que les Sud-Africaines ont fait forte impression durant le premier tour de la CAN.
«Il y a 7 joueuses qui sont passées chez nous et qui sont à la CAN. Les cinq sont des titulaires indiscutables. Nous sommes fiers de voir notre équipe nationale en quarts de finale. Il faut dire qu’on a eu de la chance en terminant en tant que meilleure troisième. C’est un exploit des joueuses. Il faut admettre que notre jeu est parfois brouillon. L’Afrique du Sud joue super bien. Leur jeu est coordonné et cohérent. Ce sera compliqué de les battre. On peut garder espoir. Des fois, on est agréablement surpris. La réalité du terrain peut être différente de ce que les gens pensent», soutient l’ancienne défenseure de la Tunisie.
La star Mariem Houij a fait ses débuts à l’ASF Sahel. La défenseure Rania Aouina, Sabrine Mamay, Ghada Ayadi et Yasmine Jemi, Imen Trodi ont toutes fait les beaux jours de l’ASF Sahel avant d’aller monnayer leur talent à l’étranger.
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Hanén Mezni estime que pour relever le défi, ses anciennes coéquipières sont obligées de se sublimer face à l’Afrique du Sud. «Pour battre l’Afrique du Sud, il faut être solide derrière et au milieu de terrain. Les filles doivent être concentrées et se donner à fond. Notre capitaine Shaima Abbasi doit revoir ses relances. Les attaquantes doivent être réalistes pour faire la différence et créer cet exploit», analyse celle qui avait remporté la Coupe de l’UNAF en 2009 et un doublé championnat et Coupe de Tunisie en 2014.
Si le technicien Samir Landolsi et ses protégées arrivent à battre les Sud-Africaines, ce sera un moment mémorable pour le foot féminin tunisien. Ils auront plus que réussi leur CAN. Ce serait au-delà des attentes. Une épopée.
Ablaye DIALLO