A jamais le premier. Sur la piste du Nemzeti Atlétikai Központ de Budapest, Letsile Tebogo est devenu ce dimanche 20 août le premier sprinter africain à se hisser sur le podium du 100m dans un championnat du monde d’athlétisme. Même Franky Fredericks, malgré son immense palmarès, a toujours raté la marche. Voici 5 choses à savoir sur le nouveau phénomène de l’athlétisme africain et certainement future star des pistes mondiales.
Letsile Tebogo a fait sensation dimanche en finale du 100m des Mondiaux de Budapest. Le Botswanais a fini vice-champion du monde derrière l'Américain Noah Lyles. Une première pour l’Afrique. Ses ainés du continent ont toujours échoué à la 4e ou 5e place. Même le plus grand d’entre eux, Franky Fredericks. Le Namibien a été plusieurs fois sur le podium du 200m et même vice-champion olympique du 100m mais jamais dans un champion du monde d’athlétisme. A 20 ans seulement, le Botswanais écrit ainsi une belle page de l’histoire du sprint africain.
L’ascension de Letsile Tebogo a été fulgurante. Mais le Botswanais n’est pas tant que ça un ovni. Il est connu du circuit depuis trois ans. En 2021, à Nairobi lors des championnats du monde juniors, il avait déjà montré les promesses d’une future star du sprint africain. Dans la capitale kényane, il décroche le titre de champion du monde du 100m et la médaille d’argent au 200m. Un an plus tard à Cali (Colombie), le natif de Kanye, une ville du sud du Botswana, réédite ses performances. Il est à nouveau champion du monde du 100m et vice-champion du monde du 200m. Ses chronos sont époustouflants puisqu’à moins de 20 ans, il court le 100m sous les 10 secondes (9s91, record du monde juniors) et le 200m sous les 20 secondes (19s96).
A 20 ans seulement ses chronos sont incroyables. A titre de comparaison, Usain Bolt le plus grand phénomène de l’histoire du sprint n’avait pas encore réussi à courir le 100m sous les 10 secondes avant ses 21 ans. Vice-champion du monde 2023 avec un chrono de 9s88, Letsile Tebogo compte plus de 5 chronos sous les 10 secondes. Le gamin qui ne manque pas d’ambition veut atteindre le niveau de la légende Bolt. « C'est l'heure pour l'Afrique de prendre les commandes du sprint sur la scène internationale », disait-il déjà en 2022.
Avant de décrocher ce dimanche la médaille d’argent sur le 100m des Mondiaux de Budapest, Letsile Tebogo avait déjà le 23 juillet passé fait sensation. A la Diamond League de Londres, le Botswanais a signé un superbe chrono au 200m en terminant deuxième (19s50), toujours derrière Noah Lyles (19s47). Dans l’histoire, aucun Africain n’avait couru aussi vite sur le demi-tour de piste. Le Botswanais effaçait ainsi des tablettes le record de Franky Fredericks (19s70), établi en 1996 aux JO d’Atlanta.
Né à Kanye dans le sud du Botswana le 7 juin 2003, Letsile Tebogo a été élevé par une mère célibataire avec son frère cadet. Comme pratiquement tous les gamins du continent, il a d’abord taquiné le ballon rond avant de revenir pour de bon sur les pistes. « Quand j’étais enfant, je courais devant les gens, puis je suis allé jouer au football. Ce n'était pas une bonne période pour moi car j'étais toujours mis sur le banc, ce qui me frustrait. Cela m’a incité à décider de retourner à l’athlétisme car j’ai vu que cela me permettait de mettre de la nourriture sur la table pour ma famille », racontait-il dans des propos relayés par Runblogrun.