Le Français Bertrand Marchand (69 ans) est de retour au Club Africain. Le technicien français a signé un contrat d’un an avec Al Ifriki, qu’il a déjà dirigé deux fois par le passé (2005-2007 et 2017-2018). L’ancien coach de l’Etoile du Sahel et de la sélection nationale tunisienne, qui vient de passer trois ans au CS Chebba, arrive dans un club confronté à de sérieuses difficultés financières, mais non sans ambition.
De notre correspondant en France
Sport News Africa : C’est votre grand retour au Club Africain, que vous connaissez très bien…
Oui, car c’est ici que j’ai commencé ma carrière d’entraîneur en Afrique. J’y ai passé de très bons moments, dans un club qui est un grand nom du football africain et tunisien. Ici, il y a des supporters fantastiques, passionnées, qui sont amoureux de leur club, et pour lequel ils donnent beaucoup. Je suis heureux de revenir.
Bertrand Marchand : Un club qui reste sur une saison finalement convenable, malgré d’importantes difficultés financières…
Il a terminé à la quatrième place, ce qui lui donne le droit de participer à la Coupe de la CAF 2022-2023. Il est toujours engagé en demi-finales de la Coupe de Tunisie, puisque la compétition n’a pas pu se terminer la saison dernière. On va donc affronter Sfax le 1er ou le 2 septembre, et c’est pour cela que nous allons reprendre les entraînements le 22 juillet. Le championnat ne débutera que fin septembre. Quant à la situation financière, je la connais. Le Club Africain a des dettes importantes. Malgré cela, il a reçu l’autorisation de participer à la Coupe de la CAF. Les dirigeants actuels font le maximum pour rembourser les dettes. Car auparavant, des gens ont voulu se servir du club à des fins politiques notamment, mais ils n’ont pas servi le CA.
Êtes-vous rassuré ?
Je sais que la direction fait un gros travail pour améliorer la situation. Les supportes sont également très engagés pour assurer l’avenir du club. Une partie de la dette a été remboursée le 11 juillet. Il y a encore des incertitudes, notamment au niveau du mercato. On ne sait pas si on pourra recruter. Le mercato vient de débuter, il va se prolonger jusqu’à fin septembre, on va donc voir si on reçoit l’autorisation de faire venir des joueurs.
En attendant, vous n’avez pas une grande visibilité sur votre effectif…
Il y a des joueurs qui vont partir car ils sont en fin de contrat. On pourrait aussi recevoir des offres pour d’autres qui sont toujours liés au club. Nous verrons. Mais il y a quand même un effectif de qualité, avec des joueurs expérimentés et des jeunes prometteurs. Je ne pars pas dans l’inconnu. Je suis un formateur, et faire progresser les jeunes sera un de mes objectifs. J’ai toujours dit que le football tunisien possédait de très bons jeunes, et qu’il fallait bien les former. Mais parfois, on s’intéresse trop aux résultats du lendemain et pas assez à ceux du surlendemain. Il faut parfois être patient, même si il est important d’avoir des résultats.
Et c’est ce qu’on va vous demander au Club Africain, dont le dernier titre de champion remonte à 2015. Quels vont être vos objectifs ?
Au Club Africain, il faut toujours avoir l’ambition de gagner des titres. C’est pour cela que les demi-finales de la Coupe de Tunisie sont très importantes. On a envie d’aller en finale et de la gagner. On va essayer également de faire un bon parcours en Coupe de la CAF et bien sûr en championnat, qui est très important pour nos supporters. Ces dernières années, l’Espérance Tunis, qui dispose de moyens financiers importants, s’est montrée supérieure. Mais on va jouer nos chances à fond, en essayant de faire la meilleure saison possible.
Alexis BILLEBAULT
