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Congo-Escrime : l’épée toujours pas en plein dans le mile

Absence de subventions, manque de matériel,… Au Congo-Brazzaville l’escrime est dans le dur. Et pourtant athlètes et responsables se battent bec et ongles pour écrire les plus belles pages de l’escrime congolaise.

Combat lors du tournoi Albert Kaya de l'année dernière
Combats lors du tournoi Albert Kaya de l'année dernière

«Enfin l’escrime dans un journal !», s’exclame Grâce Soukissa, un agent commercial dans un journal lisant un article sur l’escrime dans un vieux numéro d’un journal. Et pour cause, «je n’entends pas trop parler d’escrime dans nos médias avec la même fréquence qu’à l’étranger», poursuit-t-il.

Pourtant, en mars dernier à Pointe-Noire, s’est joué le tournoi «Aigle royal». Initiée par le club du même nom basé à Pointe-Noire, la compétition a réuni des athlètes venus de tous les coins du Congo, mais aussi des pays étrangers dont la RDC.

Et en attendant le championnat national prévu en août, le pays s’apprête à organiser en juin prochain, la deuxième édition du tournoi international Albert Kaya, initié en 2021 en mémoire au premier président de la Fédération congolaise d’escrime (FECOES) disparu en janvier 2020.

Moyens du bord

Si cet agenda semble passer inaperçu aux yeux du public congolais, les responsables ont une explication toute trouvée à cette situation. Il se pose un réel problème de vulgarisation de l’escrime. «Bien évidemment, tout se passe comme si l’escrime n’existait pas au Congo. Cela est cependant symptomatique des difficultés que nous éprouvons en organisant nos activités», reconnaît Gaël Diamoneka, directeur technique national au sein de la FECOES.

La principale difficulté est d’ordre financier. Et si le, porte-monnaie est souvent vide, c’est en raison principalement du manque de subvention. «Le ministère attribuait des subventions. Mais depuis 2016, la fédération n’en reçoit plus. On se contente ainsi de maigres ressources issues des cotisations et de quelques rares sponsors. Mais ce n’est pas suffisant», poursuit Diamoneka.

Conséquence : « Nous fonctionnons avec les moyens du bord, car nous n’avons pas des budgets consistants. C’est donc difficile de financer des opérations de promotion du genre publicité ou matraquage médiatique. Voilà pourquoi nous avons beaucoup de peine à équiper les athlètes, car le matériel (épées, armures, etc) coûte cher, explique encore le directeur technique. Et tout ceci fait que l’escrime dans notre pays soit peu ou pas trop bien connue ».

«On essaie d’oublier cette précarité»

Des difficultés qui sont loin d’épargner les athlètes. « Pour aller à l’entraînement, il faut dépenser au moins 2000 francs CFA (environ 4 euros) pour le transport en taxi. Or, l’escrime chez nous n’a pas un statut professionnel. Les athlètes doivent se débrouiller. Ça décourage et ça démotive le sportif», déplore Julia Dianzenza, championne du Congo en titre en Épée Dames et médaillée d’or au premier tournoi Albert Kaya.

Pourtant, Dianzenza se dit déterminée à remporter la deuxième édition du tournoi Albert Kaya et conserver son titre de championne nationale. «En tant qu’enseignante d’éducation physique, la pratique du sport est avant tout pour moi une affaire de passion. C’est pourquoi, on essaie d’oublier cette précarité. Ce qui nous permet d’aller de l’avant », jure la médaillée des Jeux africains de 2015 à Brazzaville.

Appui de l’État sollicité

Aller de l’avant, certes, mais en incitant davantage de Congolais à aimer ce sport. «Nous faisons la promotion de l’escrime à travers des échanges avec les élèves dans les écoles. Et les enfants s’intéressent petit à petit à ce sport», souligne Gaël Diamoneka.

Les athlètes non plus ne sont pas en reste. «C’est ce que j’essaie de faire en apprenant à mes élèves les différentes techniques et règles de l’escrime. Même à mon enfant j’apprends l’escrime. C’est une manière pour moi de répandre l’escrime dans tout le pays », explique encore Dianzenza.

Si la FECOES se débat tant bien que mal, l’instance voudrait tout de même passer la vitesse supérieure. Il faut, à cet effet, que l’État mette à la disposition de la fédération les moyens nécessaires. «Tout ce que nous demandons aux pouvoirs publics, c’est de nous appuyer. C’est le Congo qui gagne après tout», propose Gaël Diamoneka.

Mais les difficultés de la FECOES sont quasiment les mêmes dans la plupart des fédérations sportives du pays. Et comme pour les autres fédérations, à l’escrime, rien ne garantit pour l’instant que les lignes bougent enfin.

John Ndinga-Ngoma

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