Meilleure buteuse et meilleure joueuse au récent tournoi UNIFAC U20 au Cameroun, Chaïda Mabondzo fait désormais la fierté de son pays le Congo Brazzaville. Retour sur un exploit inoubliable.
De notre correspondant au Congo Brazzaville
« Pour moi, Chaïda Mabondzo fait partie des joueuses à suivre tout au long de cette Coupe de la ville », ainsi parlait ce matin Paul Samba. C’est avec ce sentiment que le président de la Ligue nationale de football féminin du Congo-Brazzaville se rend au stade Alphonse Massamba-Débat où débute cet après-midi du 24 février la Coupe de la ville de football féminin. Un sentiment loin d’être anodin. Le patron de la Ligue féminine de foot a encore en mémoire l’exploit réalisé par Chaïda Mabondzo au tournoi UNIFAC féminin U20 qui s’est joué du 13 au 15 février 2024 au Cameroun. « Elle nous a fait plaisir. Elle fait la fierté de toute une nation », se félicite encore Paul Samba.
Pour avoir égalisé alors que les Diables rouges étaient menées par la République Centrafricaine lors du dernier match, Chaïda Mabondzo sera aussi l’auteure d’une passe décisive ayant permis à sa partenaire et compatriote Destinée Malembé d’inscrire le but de la victoire. Suffisant pour que l’UNIFAC lui décerne les trophées de meilleure buteuse et meilleure joueuse. Et bien que les Congolaises qui avaient été corrigées par le pays hôte 3-0 n’aient occupé que la deuxième place à l’issue de la compétition, les deux trophées constituent un motif de satisfaction non seulement pour elle, mais aussi pour ses camarades.
« En matière de sport, à défaut de remporter un tournoi, il faut au moins en sortir avec au moins un trophée. Et nous l’avons fait. Ça nous console et ça console toute un collectif », confie Gloire Danielle Kouangou, milieu défensive de l’équipe nationale du club Epah-Ngamba de Pointe-Noire qui faisait partie de cette campagne camerounaise.
Pour les responsables, Chaïda Mabondzo a sauvé le pays. « Nos filles étaient menées et donc au bord de la défaite. Et le moral était au plus bas, surtout lorsqu’on pensait à la correction au premier match face aux Camerounaises (0-3, NDLR). Mais en bonne attaquante, elle a sonné la révolte et a égalisé. Donc, en portant l’équipe, Chaïda a sauvé tout un collectif et tout un pays », se félicite encore Paul Samba.
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Peu bavarde, la native de la ville de Nkayi se veut modeste et entend « travailler encore durement pour plus loin encore avec aussi bien son club que sa sélection nationale ». Mais à travers Chaïda Mabondzo, le football féminin du Congo-Brazzaville peut nourrir l’espoir de se frayer une place de choix à l’échelle internationale.
Néanmoins, le parcours semble difficile. Notamment du fait du manque de temps de jeu à cause de la rareté des compétitions. Un état de fait imputable en grande partie à la sempiternelle question de la modicité des moyens. Pour les responsables, il faut créer des compétitions. « Nous sommes une nouvelle structure qui n’a que deux ans d’existence. Donc, nous sommes confrontés à un problème de moyens pour l’organisation des compétitions. Mais les moyens se cherchent. C’est pourquoi, nous avons mis à contribution la mairie de Brazzaville. C’est une compétition en plus en dehors du championnat et de la coupe nationale. Donc, c’est un gain de plus en matière du temps de jeu pour nos filles, comme nous l’ont recommandé les experts de l’UEFA l’année dernière », explique Paul Samba. Et si tout se passe bien, Chaïda Mabondzo pourrait bien être l’effigie de ce renouveau.
John Ndinga Ngoma