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Congo-Judo : Marc Olivier Loufouma, de la débrouille à la gloire

Septième au récent Championnat du monde de judo des vétérans en Pologne, Marc Olivier Loufouma est l’unique Congolais à atteindre cette étape. De quoi faire la fierté de tout un pays. Et pourtant, le trentenaire ne disposait pas de moyens « suffisants ». Portrait d’un combattant déterminé.

De notre correspondant à Brazzaville

Marc Olivier Loufouma

Quel que soit le rythme auquel passe le temps, certains Congolais sont loin d’oublier les Championnats du monde de judo des vétérans (de 35 à 39 ans) qui se sont déroulés du 8 au 11 septembre à Cracovie. Et pour cause, un des leurs, Marc Olivier Loufouma était l’unique Congolais parmi les dix-huit athlètes à rivaliser d’ardeur dans la catégorie M2, c’est-à-dire des moins de 100 kilos.

« Je venais de remporter le championnat de France. J’ai donc résolu de faire ce déplacement de Cracovie, car j’avais longtemps rêvé de ce moment : représenter le Congo à ce tournoi », se souvient Marc Olivier Loufouma. Mais être porte-étendard n’est pas seulement un privilège. C’est beaucoup plus une responsabilité qu’il faut assumer. Et la meilleure manière de prendre ses responsabilités lors d’un tournoi sportif, c’est de l’emporter.

Pourtant, les choses vont mal commencer sur le tatami. Malgré sa domination, il est battu dès le premier combat aux pénalités par le Georgien Modebadze Giorgi, vice-champion du monde en titre. « J’avais bien dominé le combat. Malheureusement, je reçois deux pénalités que je n’ai toujours pas comprises. C’est comme ça que j’ai perdu le premier combat », déplore -t-il.

Entamé psychologiquement, mais déterminé

Par repêchage, Marc Olivier Loufouma , bien qu’entamé psychologiquement, affronte et bat par K.O le Kazakh Akhmetzhanov Didar. « Je me suis dit qu’il fallait prouver que je n’avais pas démérité au premier combat. Je me suis alors battu comme un beau diable. Et onze minutes après, je suis venu à bout de mon adversaire en lui administrant un K.O », témoigne le pensionnaire de l’entraîneur Arnaud Lobaye Bongambé.

Malheureusement, en demi-finale bronze Loufouma perd devant l’Azerbaidjanais Aibek Issayev, par une erreur de contre-attaque. Toutefois, l’ancien Diable rouge occupe le 7e rang mondial à l’issue de l’épreuve. Une grande première pour le Congo, car selon la Fédération congolaise de judo et disciplines associées (FECOJUDA), aucun Congolais n’avait atteint ce niveau lors d’un championnat du monde de judo des vétérans. Et ça mérite bien des félicitations.

« Tous on a cru en toi et tu as battu les poids lourds jusqu'à perdre la demi-finale. Chapeau également au coach international Lobaye Arnaud Bongambé Liyeli pour l'abnégation, le pragmatisme et d'avoir rehaussé les couleurs du pays », peut-on lire sur la page Facebook de la FECOJUDA.

Pourtant, le chemin qui a mené le natif de Pointe-Noire à Cracovie fut semé d’embuches. Et ce sont les fonds qui ont manqué le plus. « C’est vrai que j’ai bénéficié du soutien de la Fédération. Mais vous savez aussi bien que moi que la Fédération fonctionne avec de très maigres moyens, car le ministère ne lui apporte pas de soutien », raconte Marc Olivier Loufouma .

Contributions d’amis et connaissances

Pour réunir ces fonds, il va tendre la main à des proches. « Étant donné que l’aide de la Fédération n’était pas trop suffisante, il a fallu que je lance une cagnotte sur internet. Dieu merci, de nombreux amis et connaissances en ont compris l’intérêt. Ce qui m’a permis de financer une bonne partie de ma préparation, notamment un mois d’entraînements dans divers clubs d’Afrique du Sud », explique encore le numéro 7 mondial du judo des vétérans.

Entre Marc Olivier Loufouma et le judo, c’est une histoire de longue date qui a débuté il y a une vingtaine d’années à Pointe-Noire. Dans la capitale économique congolaise, il intègre, grâce aux conseils d’une tante, le « Judo club Tchiapi » du nom de son fondateur Maître Pierre Makosso Tchiapi. La formation reçue ici lui permet de s’illustrer par des victoires aux tournois locaux et nationaux. À tel point qu’il intégrera l’équipe nationale où il va assumer les fonctions de capitaine avant de s’envoler pour l’Afrique du Sud « où je me suis perfectionné davantage ».

Un perfectionnement qui aura duré près de dix ans avant de s’installer en France où il est employé chez le constructeur automobile Renault. Le tout, en pratiquant le judo en tant que vétéran. Ce qui lui réussit, car il continue de remporter des victoires, à l’image de son titre de champion de France décroché en juin dernier.

Mais pas de quoi se regarder dans le miroir et se relâcher. « Comme la plupart des arts martiaux, le judo est intimement lié à l’humilité et à la persévérance », explique-t-il.

John Ndinga-Ngoma

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