Lancée le 12 octobre dernier, la saison sportive 2021-2022 du Congo-Brazzaville s’est achevée le 29 septembre. Une saison marquée par plusieurs crises, échecs et réussites dont le landerneau sportif congolais devrait tirer des leçons qui s’imposent.
Le monde sportif congolais a procédé le 29 septembre à la clôture de la saison sportive écoulée. L’occasion de faire le bilan de l’exercice écoulé.
Un bilan pas trop reluisant. Mieux, globalement négatif, en croire le ministre des sports et de la jeunesse. «De la saison sportive qui prend officiellement fin ce jour, je note qu’au plan de la gouvernance et de la vie démocratique, de nombreuses insuffisances sont constatées», a déclaré Hugues Ngouelondelé dans son mot de clôture.
Allusion à peine voilée aux différentes crises de leadership qui ont secoué plusieurs fédérations durant cette année. C’est le cas de la Fédération congolaise de judo et disciplines associées (FECOJUDA) ou de la Fédération congolaise de cyclisme (FECOCY). Des crises que le ministère et le comité national olympique peinent jusqu’ici à endiguer.
Cette saison aura aussi été celle des illusions perdues pour la plupart des sportifs congolais. Eux qui rêvaient d’exprimer leurs talents au niveau international. En effet, au cours de cette saison sportive, le Congo aura été aux abonnés absents à plusieurs rendez-vous internationaux. Parmi ces rendez-vous les récents championnats d’Afrique qui se sont déroulés à Maputo, au Mozambique. Il en est de même pour les joueuses et dirigeants de l’AC Colombe qui continuent de faire «des insomnies» pour n’avoir pas pu faire le déplacement de Malabo en Guinée équatoriale pour jouer les éliminatoires de la zone Union des Fédérations de Football de l'Afrique Centrale (UNIFFAC) de la Ligue des africaine des champions de football féminin en mi-septembre dernier.
On pourrait l’appeler premier flop de la saison. À peine la saison sportive 2021-2022 venait-elle de s’ouvrir que la nouvelle est tombée sur la tête des dirigeants sportifs en général et footballistiques en particulier. En mi-octobre 2021, la Confédération africaine de football (CAF) suspendait le stade Alphonse Massamba Débat de Brazzaville suite aux manquements relevés lors de la visite d’une délégation de l’instance faîtière du football en Afrique. Cette liste non exhaustive des flops a fait dire à Hugues Ngouelondelé que les «objectifs n’ont pas été atteints». Toutefois, quelques succès ont été enregistrés durant la saison écoulée.
C’est sans doute le fait de la saison, ou même de toute l’année civile. Dans un contexte marqué par l’élimination des équipes nationales et de clubs à différentes compétitions internationales, il était plus que temps de réfléchir sur les stratégies de relance du football congolais. «Quelles stratégies pour un football performant en République du Congo? ». C’est sous ce thème qu’avaient été organisés du 16 au 18 mars, les états généraux du football congolais. Mise en place d’un comité technique d’évaluation du niveau des joueurs, intensification du contrôle des âges des joueurs, subventions aux clubs participant aux tournois internationaux,… Que de suggestions ! Des suggestions tenant lieu de véritable thérapie à même de guérir les maux dont souffre le football congolais.
Interrompu depuis 2020 du fait de la pandémie à coronavirus, le semi-marathon international de Brazzaville (SMIB) organisé chaque année dans le cadre de la célébration de la fête d’indépendance (15 août 1960), a fait sa réapparition cette année. Une 17e édition qui s’est déroulée sans anicroche. «Il faut repartir à zéro et faire en sorte que les choses repartent comme lors des seize dernières éditions car au niveau de la participation internationale, il n’y a pas eu autant du monde qu’avant», se réjouissait Raymond Ibata, président du Comité national olympique et sportif congolais (CNOSG).
Absentes depuis 2009, les Congolaises ont réalisé un retour fracassant en Coupe du monde en décembre 2021 à Barcelone en Espagne. Avec une victoire, 135 buts inscrits et 177 encaissés, le Congo-Brazzaville a terminé à la 23ème place. Des quatre représentantes africaines (Angola, Cameroun, Tunisie et Congo) les pouliches de Younès Tatbi sont les seules à avoir franchi le tour préliminaire et accédé au tour principal.
Reconduit à la tête du ministère des sports lors du récent remaniement ministériel, Hugues Ngouelondelé, malgré ce bilan négatif et désireux de capitaliser ces quelques succès entend faire feu de tout bois pour que les lignes puissent bouger dans son département. «C’est pourquoi, j’invite avec force, tous les animateurs et gestionnaires des fédérations sportives nationales, des ligues, sous-ligues et clubs, à la quête de solutions idoines », a déclaré l’ancien maire de Brazzaville. Reste à savoir si ces flops et tops dont la liste n’est pas exhaustive ne se reproduiront pas durant la saison 2022-2023.
John Ndinga-Ngoma