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Côte d’Ivoire : ces disciplines qui marchent sans moyens

Plusieurs disciplines sont souvent laissées pour compte en termes de moyens même si elles font parties des sports qui glanent le plus de médailles ces dernières années.

De notre correspondant en Côte d’Ivoire,

 

Côte d'Ivoire
Cheick Cissé et le taekwondo ivoirien marche au super

Il est indéniable que le football est le sport roi en Côte d'Ivoire. Logiquement, il a plus de moyens financiers de la part de l'Etat que toutes les autres disciplines confondues. Paradoxalement, il fait moins de recettes, comparé à certains sports en termes de lauriers. En effet, le taekwondo, l’athlétisme, le judo et le basketball sont les quatre disciplines majeures qui ont glané le plus de médailles sur la scène continentale et mondiale ces dernières années. Rien que cette année, Cheick Cissé  a obtenu cinq médailles d'or en Turquie, Egypte et Bulgarie, plus celle de champion du monde et l'or au Grand Prix de Paris. Le tireur international a placé la Côte d’Ivoire au sommet du taekwondo mondial quand Gbagbi Ruth a brillé également chez les Dames avec le Bronze en Égypte et en Azerbaïdjan.

Aux récents Jeux de la Francophonie, juste avant les Mondiaux d'athlétisme de Budapest (Hongrie), le sprint ivoirien, fleuron de l'athlétisme local, a gagné pas moins de sept médailles dont l'or au relais hommes. Chez les Dames, Koné Maboundou et Jessika-Lauren Gbaï se sont même emparées des breloques sur les deux distances phares : l'or aux 100 m pour Maboundou et l'argent aux 200m pendant que Gbaï a pris l'or sur le 200m et l'argent sur le 100m. Sans oublier la première place en relais Dames à la Diamond League en compagnie de Ahouré-Demps et Ta Lou. Pareil au Judo où Dabonné Zoulehia (D) et Koffi Kremé (H) font la pluie et le beau temps sur le continent. De leur côté, les basketteurs sont vice-champions d'Afrique en seniors hommes (Afrobasket) et au plan local en hommes (AfroCan). Malgré toutes ces performances, ces disciplines sont sevrées d'argent.

L'inégalité dans le financement

Toutes les disciplines au plan local sont financées par la parafiscalité. C'est de l'argent acquis grâce aux taxes sur le tabac. L'Etat le redistribue dans le sport en finançant les activités des Fédérations. Sur 2,740 millions d'euros que génèrent ces fonds, la moitié soit 1 million 370 mille euros revient au football et le reste à toutes les 40 autres disciplines éligibles aux critères de financement en Côte d’Ivoire. Mieux, le financement des compétitions internationales pour ces sports dits mineurs par rapport au football est un véritable chemin de croix. On l'a vu récemment avec le basketball qui est allé au Mondial en Indonésie avec 305 000 euros en lieu et place d'un budget de 2,892 millions d'euros.

Lire aussi : Taekwondo : Cheick Sallah Cissé et Ruth Gbagbi haussent le ton

Pour les autres, c'est pire. Il faut toujours préfinancer la compétition de la poche du président de Fédération avant qu'il ne se fasse rembourser. « La Fédération comme lors des campagnes antérieures a financé sous fonds propres avec l'aide de bonnes volontés ses campagnes concernant la Coupe du Monde 2023 et notamment la 6e fenêtre des éliminatoires qui a coûté 91,5 mille euros à la FIBB. La FIBB a organisé sans financement de l'Etat, les éliminatoires de l'Afrocan et de l'Afrobasket 2023 les 30 juin, 1er et 2 juillet 2023 à Abidjan. Sans soutien, la FIBB à son corps défendant, a convaincu les joueurs de se sacrifier en jouant sans primes et sans mises au vert pour certaines campagnes. Tout ça pour l'amour du drapeau ivoirien », déplore Mahama Coulibaly, président de la Fédération Ivoirienne de basketball.

« Il arrive souvent que l'Etat ait des contraintes financières »

« C’est vraiment complexe ces histoires. Ce qu'il faut savoir, c'est qu'il y a huit disciplines qui sont considérées comme majeures en Côte d'Ivoire, le basketball, le football, l'athlétisme, le taekwondo en font partie évidemment. Ces disciplines ont plus d'argent que les autres en termes de parafiscalité ou subventions et de moyens pour les compétitions internationales », affirme Soumahoro Mamadou, président de la Fédération motocyclisme de Côte d’Ivoire (FMCI).

Les présidents mettent la main à la poche

Pour en avoir le cœur net, SNA est allé à la rencontre d'un haut cadre à la Direction générale des Sports ce 15 septembre. L'atmosphère y était lourde vu ce qu'il s'est passé au Stade d'Ebimpé le 12 septembre avec l'inondation de la pelouse et toutes les polémiques qui ont suivi. Ce responsable a bien voulu nous parler à condition que ce soit anonyme. « Il faut savoir qu'en début de chaque année, les Fédérations sportives sont informées du budget alloué à chacune, pour les compétitions internationales, qui n'a rien à voir avec la subvention tirée de la parafiscalité. Ainsi, elles doivent faire une annexe et nous l'envoyer pour validation. Si ton budget est par exemple de 10 000 euros et que ton annexe budgétaire va au-delà de cette somme, alors le président paie le surplus car l'Etat ne peut pas s'engager pour ça. C'est aussi simple. Mieux, nous payons les billets des athlètes et toutes leurs primes par le biais du régisseur qui accompagne toutes les disciplines aux compétitions internationales. Même quand il y a des lenteurs administratives et que le président paie de sa poche, nous remboursons intégralement », a confié notre source. « Il arrive souvent que l'Etat ait des contraintes financières. En ce moment-là, on parle avec les Fédérations intéressées si elles doivent avoir des activités à l'extérieur comme à l'intérieur. On s'entend simplement sur des principes ou alors on leur dit carrément qu'il n'y a pas d'argent », conclu-t-elle.

Sanh Séverin

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