Qualifiée pour le Mondial 2023 de basket, la Côte d'Ivoire pourrait disputer cette compétition sans la moitié de l'effectif qui l'a qualifiée. La faute à une grave crise qui dure depuis septembre 2022.
De notre correspondant en Côte d’Ivoire,
Désormais, c'est une histoire de clans dans le basket ivoirien. A six mois du Mondial 2023, rien ne s'est arrangé entre les frondeurs emmenés par l'ex-capitaine, Konaté Stéphane, et la Fédération Ivoirienne de Basketball (FIBB). Sur les dernières listes, le camp Konaté, sur lequel plane la main obscure de l'ancien team manager, Carlo Vieira, selon des indiscrétions, a brillé par son absence. Ont-ils été snobés par la Fédération ? Ou est-ce une volonté de montrer leur mécontentement quant à la mise à l'écart de Natxo Lezcano et Carlo ? Une chose est sûre, ils sont nombreux à voir le Mondial acquis de haute lutte en pointillés désormais.
Matt Costello , Stéphane Konaté, Edi Guy, François Kebe , Nisré Zouzoua n'ont pas répondu à la convocation du sélectionneur serbe Dejan Prokic, pour la prochaine fenêtre de l’équipe nationale ivoirienne de basket. C'est donc clair, les dissensions continuent dans cette belle équipe, qui s'est qualifiée pour la Coupe du monde avec 9 victoires en 9 matches et avant la fin des qualifications.
Pourtant, aucune des deux parties ne semble voir ce qui se passe. Au début de cette affaire, les joueurs avaient pourtant averti, dans un courrier daté du 9 septembre 2022, qu'ils ne revêtiraient pas la tunique orange sans leurs deux compères. «Le staff de Natxo Lezcano avec pour manager général Carlo Vieira mérite autant que nous les joueurs de participer à la Coupe du monde 2023 de basket. Nous, les deux capitaines de l'équipe nationale de Basketball. Nous écrivons ce courrier pour sceller un nouveau pacte de confiance», avaient écrit et signé tous les basketteurs à l'exception de Souleymane Diabaté, Vafessa Fofana et Charles Abouo.
Depuis, rien n'est rentré dans l'ordre. Au contraire, les positions sont restées figées. On semble même atteindre un point de non retour. Dejan Prokic, l'intérimaire, a désormais remplacé l'Espagnol Natxo Lezcano et Carlo Vieira est tenu loin de la gestion de la discipline depuis près de six mois.
Toute cette agitation a fini par durcir la position de la Fédération vis-à-vis des grévistes. Le président Mahama Coulibaly a laissé entendre sur un ton diplomatique que la porte reste certes ouverte. Mais qu'il ne cédera pas au chantage honteux des joueurs. Même s'ils ont largement participé à porter les Éléphants au firmament du basket africain.
«S'il s'agit de primes, la FIBB ne doit aucun franc tant aux joueurs et aux encadreurs. Dans aucune organisation sportive, ce sont les joueurs qui choisissent les entraîneurs. Il y a , en effet, une campagne de dénigrement et de diabolisation de la FIBB auprès des joueurs orchestrée par Carlo Vieira. Même si certains évoquent une promesse du président de maintenir Natxo Lezkano, il faut dire que cette promesse ne pourrait résister à la volonté du coach lui-même. Qui depuis, n'a pas daigné répondre à l'appel écrit de la FIBB à rejoindre son poste», a martelé à Sport News Africa, un proche collaborateur du président qui a requis l'anonymat. Le basket ivoirien file alors vers l'impasse.
Sanh SEVERIN
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