Devant le Sénat, le ministre des Sports de la Côte d'Ivoire, Paulin Claude Danho, a validé le financement nécessaire à la rénovation du Stade d’Ebimpé. L'enceinte sportive a été inaugurée il y a un peu plus d'un an et doit subir des travaux pour respecter les normes FIFA. Le montant des travaux est de 20 milliards de francs CFA, une somme qui fait grincer des dents.
Le 3 octobre 2020 marquait l'inauguration en grandes pompes du Stade d'Ebimpé. En présence du président de la République ivoirienne, Alassane Ouattara, l'enceinte abritait pour l'occasion un match de gala entre l'ASEC Mimosas et l'Africa Sports d'Abidjan. Une cérémonie transformée en véritable événement. En effet, le stade rebaptisé au nom du chef de l'Etat est l'un des plus grands ouvrages sportifs d'Afrique de l'ouest avec une capacité de 60 012 places. L'ouvrage a surtout coûté près de143 milliards de francs CFA (environ 219 millions d'euros). De quoi en faire un fleuron du sport ivoirien en vue de la CAN 2023 que vont organiser les Eléphants.
Mais, 13 mois plus tard et un match contre le Cameroun comptant pour les éliminatoires au Mondial 2022, le stade doit déjà fermer ses portes pour changer intégralement la pelouse qui pose problème. Les Eléphants sont contraints de «recevoir» leurs adversaires à l'étranger, notamment au Bénin. Un premier camouflet, très vite suivi d'un second. Malgré la nouvelle pelouse, le Stade d'Ebimpé ne répond toujours pas aux normes FIFA. Conséquence : il n'a pas reçu d'homologation pour abriter des rencontres internationales. En somme, un investissement colossal pour une enceinte inexploitable.
Face au tollé créé, et à moins de deux ans de la CAN 2023, les autorités ivoiriennes ont réagi. Devant les membres de la Commission des affaires économiques et financières du Sénat, le ministre des Sports ivoirien a défendu et obtenu un budget de financement nécessaire pour la mise aux normes. Une rallonge supplémentaire de 20 milliards de franc CFA (soit 30 millions d'euros), qui va porter le coût total du Stade d'Ebimpé à 163 milliards de francs CFA (environ 250 millions d'euros).
«Ce montant obéit au fait que nous avons pris la décision de refaire totalement la pelouse aux normes internationales avec de nouveaux procédés afin d'avoir une pelouse hybride, à la fois synthétique et naturelle. Nous serons donc l'un des rares stades en Afrique à avoir cette disposition de pelouses. En outre, après la pelouse d'autres travaux ont été listés afin d'avoir un stade qui n'aura rien à envier aux grands stades du monde», s'est justifié le ministre des Sports.
Mais face au montant final, les critiques n'ont pas tardé à fuser. L'opposition ivoirienne indiquant notamment qu'un tel montant aurait pu servir à autre chose qu'à la rénovation d’un stade récemment construit. L'exemple du stade d'Ebimpé étant l'occasion pour elle de pointer une absence de vision et de politique sportive. Les autorités locales veulent à présent aller vite pour rapidement voir ce dossier se refermer. Les travaux devraient durer trois mois. Ce qui permettrait à la Côte d'Ivoire de jouer à nouveau à domicile lors de la trêve internationale de mars.
