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Daba Modibo Keita raconte sa conquête du monde à Pékin en 2007

Daba Modibo Keita est le premier athlète africain à offrir un titre mondial au continent en Taekwondo. Il a été deux fois champion du monde en Taekwondo (2007 et 2009). Quinze ans après, Sport News Africa revient sur le premier sacre du malien devenu légende dans sa discipline.

Daba Modibo Keita champion du monde Taekwondo 1
Daba Modibo Keita (plastron bleu) premier Africain champion du monde de Taekwondo

Aujourd’hui à Bamako auprès de sa famille, Daba Modibo Keita garde toujours de bons liens avec le Taekwondo. «C’est un devoir et cela demeurera ainsi jusqu’à la fin de mes jours car le Taekwondo fait partie intégrante de ma vie» se plait-il à rappeler. Son histoire d’amour avec le Taekwondo est née petit à petit, comme dit l’adage «Au début je n’aimais pas trop le Taekwondo, mais à force de le pratiquer, progressivement j’ai commencé à prendre goût et j’en suis tombé amoureux», avoue le géant né le 05 avril 1981 à Abidjan. Cet amour le guide jusqu’à toucher le graal suprême en 2007.

En finale du championnat du monde de taekwondo en Chine, Daba Modibo Keita offre au Mali son premier titre mondial en taekwondo. Le premier pour un athlète africain dans la discipline.

2005, l’année de l’apprentissage et la peur des Coréens

Avant la consécration, il y a eu aux championnats du monde 2005, les premiers pas. Des premiers pas effectués avec la pointe des pieds. Il fallait d’abord se décomplexer car dans le milieu, la crainte des Asiatiques était réelle et grande. «Quand j’ai commencé le Taekwondo, nos grands Maîtres de Salle avaient pour habitude de nous dire que les meilleurs combattants et la plupart des grands champions étaient coréens et qu’ils étaient très forts, très rapides et tout. Du coup, on avait cette crainte au fond de nous et on se disait que c’était presque impossible de les battre. Et moi qui prenais part à mon premier championnat du monde, j’étais hélas un jeune Lion bien fougueux mais loin d’avoir toute cette expérience requise du terrain», se rappelle Daba Modibo Keita.

Au tirage au sort, en 2005, d’entrée de jeu, son premier combat devait se faire contre un Coréen. «J’avais tellement peur que je n’arrivais ni à manger, ni à réellement bien dormir», dit-il,  pensant à tout ce qu’on lui avait raconté sur les Coréens. «Je me demandais même si au terme du combat, je sortirais vivant, ç’est marrant, mais croyez-moi, c’est la vérité et je demandais même au Bon Dieu ce que j’avais fait pour mériter un tel tirage», ajoute –t-il.

«Je me demandais si mon adversaire était réellement coréen»

Au terme du premier round, Daba Modibo Keita menait le Coréen 2-1. À la pause pendant que son coach lui parlait, il était dans les nuages. «J’entendais une sorte de bourdonnement dans mes oreilles, mais je ne l’écoutais pas, c’est comme si j’étais dans un état second et la seule chose qui me passait par la tête en ce moment, était que je me demandais si mon adversaire était bel et bien coréen et s’il était, comment était-il possible que je puisse le mener au score». Le Coréen finira par l’emporter sur le fil. Mais l’essentiel était ailleurs. Dabo Modibo Keita avait démystifié les Coréens. Le guerrier pouvait désormais commencer à écrire sa légende. «Cette défaite était une victoire, car elle a été ce déclic qui m’a permis de prendre conscience du talent que j’avais et c’est cela qui m’a donné envie d’être champion. Tout est donc parti de 2005».

A Pékin, Daba Modibo Keita broie tout le monde

Deux ans après donc, hasard du calendrier, les compétitions se déroulent en Asie, à Pékin. C’est donc dans le continent des arts martiaux que le Malien va conquérir le monde. Le ‘’peureux’’ a grandi. Il a surtout faim. Il a envie de montrer à toute la planète qu’il venait d’un vaste pays de l’Afrique de l’ouest qui avait d’illustres guerriers comme ancêtres. Daba Modibo Keita va écrire sa légende. Il va tout simplement tout broyer sur son passage malgré un mal de dos persistant.  «J’avais un gros pansement au niveau du dos. Je ne pouvais même pas me mettre debout tout seul. Je me demande souvent comment est-ce que j’ai pu faire parce que je me souviens qu’avant chaque combat, j’étais tout le temps couché au sol, j’avais superbement mal au dos, chaque fois qu’on m’appelait, j’étais obligé d’appeler mon coach, pour que je puisse me mettre debout», se remémore-t-il.

Mais une douleur n’est que source de motivation pour les guerriers. Daba Modibo Keita effectuera 6 combats, toutes de nationalités différentes. Il scalpe un Chypriote, un Brésilien, ensuite un Portoricain et un Grec pour se qualifier en demi-finale. Et à cette étape, il croise ainsi un Sud-coréen du nom de Nam. Une revanche à prendre sur l’histoire. Un plafond de verre à casser. Des idées reçues à effacer. Un mythe à faire tomber. «Jusqu’au jour d’aujourd’hui,  des gens qui me demandent comment j’ai remporté ce combat», dit-il.

A 15 secondes de la fin du 3e round, le Sud-Coréen menait. Et cela depuis le début. «J’étais zen et j’ai égalisé sur la fin. Ma confiance avait décuplé. J’ai retrouvé une énergie supplémentaire incroyable. On est allé au 4e round, celui du point en or. À cette époque selon le règlement le premier à scorer et à marquer le premier point est déclaré vainqueur. Je l’ai touché en premier. Je m’en souviendrai toute ma vie».

Le 21 mai 2007, jour de gloire pour le sport malien

La finale, va opposer Daba Modibo Keita à l’iranien Rostami tombeur du Marocain Zrouri. C’est face au champion du monde 2003 que le Malien va rentrer dans les annales du Teakwondo. Etre à jamais le premier. «Les Iraniens, tout le monde ils ne lâchent jamais rien. Ils sont très hargneux. Mais la différence, c’est que j’étais un jeune lion très affamé. J’avais la sensation que rien ne pouvait m’arrêter» Rien ne l’arrêtera d’ailleurs. Ce 21 mai 2007 sera son jour de ce sacre. Le jour de gloire pour toute l’Afrique. Daba Modibo Keita devient ainsi le premier africain champion du monde de Taekwondo. L’hymne du Mali pouvait retenir dans la lointaine Chine. Deux ans plus tard à Copenhague au Danemark, il gardera son trône. En finale, il bat à nouveau le Coréen Nam.

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