Quatre jours seulement après sa prise de fonction, le technicien serbe envoie l’Aigle noir en demi-finales de la Ligue des champions. Son équipe a éliminé l’Espérance de Tunis, donnée favorite. L’ex-sélectionneur de la Libye savoure sa victoire et, surtout, rumine sa vengeance contre le double vainqueur sortant de la compétition, également qualifié pour le carré d’As.
De notre correspondant en Tunisie
Avant le match retour des quarts de finale de Ligue des champions, Darko Novic, qui venait d’être nommé entraîneur de l’ES Sétif, avait fait savoir qu’il était venu pour chercher la qualification face à l’Espérance de Tunis sur son terrain, au stade de Radés. «C’était une finale pour mon équipe», clamait le technicien serbe.
Quand les propos de son homologue lui ont été rapportés, le coach du club tunisois, Radhi Jaidi, avait souri. Affirmant que la pression était du côté de Sétif et que Darko Novic n’allait sûrement pas dormir la nuit d’avant-match.
Le technicien serbe n’a rien oublié. Il s’est défoulé sur l’ancien capitaine des Aigles de Carthage après la victoire (1-0) suivie de la qualification de son équipe. Pour Sport News Africa, il assène : «Le coach de l’Espérance (Radhi Jaïdi) ne nous a pas respecté. Hier (jeudi 21 avril) soir, j’ai bien dormi à l’hôtel car je fais confiance à mes joueurs. C’est lui qui ne va pas dormi ce soir. Peut-être, il va prendre des médicaments pour pouvoir dormir.»
Sans tirer davantage sur la corde, Darko Novic a exprimé son bonheur d’avoir tenu sa promesse de franchir les quarts de finale. «J’avais fait beaucoup de promesses avant ce match retour. J’avais promis à ma famille que nous allions gagner, révèle-t-il. Les joueurs avaient aussi promis à des fans en Algérie qu’ils allaient se qualifier pour les demies. Nous avions promis aux dirigeants du club la victoire. Et finalement, nous avons gagné. C’est le plus important. La manière importe peu ce soir.»
Darko Novic, qui a coaché son équipe depuis les tribunes, a ensuite révélé le chemin parcouru vers la victoire devant l’Espérance de Tunis. Il dit : «J’étais officiellement nommé il y a quatre jours. Mais en fait, j’avais déjà trouvé un accord avec les dirigeants du club avant cela. Je travaille depuis dix jours. J’ai tout préparé.»
Il détaille : «Je connais bien l’Espérance de Tunis. J’ai bien étudié leur jeu. Je connais assez bien leurs joueurs. J’étais en Algérie pour suivre le match aller. Même ce soir, j’étais dans les tribunes (Réda Bendriss était sur le banc). J’attends que tous les papiers soient en règle avant d’être sur le banc en match officiel. Mon staff a tout fait. Ils ont transmis mes consignes comme je le souhaitais. Les joueurs ont fait le travail.»
L’Espérance de Tunis écartée, l’ES Sétif se tourne maintenant vers les demi-finales. L’adversaire ? Al Ahly du Caire, qui a éliminé le Raja Casablanca en quarts.
Match aller : vendredi 5 mai en Egypte. Retour : le 13 en Algérie. Darko Novic a hâte d’y être. Le Serbe a un vieux contentieux avec le double vainqueur sortant de la Ligue des champions.
«Je me souviens encore de cette demi-finale que j’ai perdue face à Al Ahly, rembobine l’entraîneur de l’ES Sétif. J’étais le coach assistant d’Ittihad Tripoli. Nous avions fait 0-0 à Tripoli mais nous avions perdu 1-0 le match retour au Caire. Ils sont allés en finale. Je n’ai pas oublié. J’attends ma revanche face à Al Ahly depuis 2007.»
Ablaye DIALLO