Depuis le samedi 6 août, Mohamed Ali Chelbi, un jeune gardien du CS Sfaxien, fait le bad buzz sur les réseaux sociaux en Tunisie. Il avait choisi de traverser la Méditerranée dans une embarcation clandestine à destination de l’Italie. Face au tollé suscité par son geste, Chelbi et sa famille crient à l’injustice. Un symbole des difficultés du CS Sfaxien.
Deux jours après le cliché de Mohamed Ali Chelbi à bord d’une embarcation de fortune, le jeune portier du CS Sfaxien a fait savoir qu’il est arrivé sain et sauf en Italie. Un acte qui met bien dans l’embarras les dirigeants de la formation de Sfax. Le jeune vient juste d’avoir le baccalauréat et a été félicité par la direction du CSS.
On imaginait qu’il allait carrière dans son club formateur. Il a décidé de tout plaquer pour aventure invraisemblable. Il est revenu sur les raisons de son choix qui a suscité un tollé général sur les réseaux sociaux. « J’ai choisi l’immigration clandestine à cause de l’injustice que j’ai subie en Tunisie. J’ai déposé une demande de visa et on me l’a refusé. J’ai des offres en Italie et là je suis dans un centre d’accueil», se défend le jeune gardien au micro de Mosaïque FM.
Zouhaier Chelbi a tenu à apporter quelques explications sur le geste de son fils. Loin de le blâmer, il le défend vigoureusement. «Je n’étais pas au courant que mon fils avait décidé d’émigrer clandestinement. Il m’a appelé vendredi pour dire qu’il est arrivé en Italie. On a essayé pas mal de fois d’avoir un visa, en vain. Mon fils a reçu des invitations pour effectuer des essais chez 4 clubs en Italie. Mon fils a subi une injustice incompréhensible au CS Sfaxien et à l’équipe nationale. Mon fils en a eu marre», soutient le pater du portier.
Néanmoins, un responsable du club a averti Chelbi et sa famille. « On est sous le choc et j’aurais aimé que Mohamed Ali Chelbi nous parle de ses problèmes. Par contre, Chelbi ne pourra jamais signer chez un autre club sans notre accord, il est sous contrat» dit le dirigeant. C’est la sidération chez les fans du CSS. Certains défendent le jeune homme, expliquant ce choix du portier par la terrible crise économique que traverse le pays. Tout au long de la saison, des joueurs ont été en grève pour réclamer leur dû. C’est grâce à la contribution financière d’hommes d’affaires et de la Fédération tunisienne de football, le CS Sfaxien a pu payer 7 joueurs pour participer à la prochaine Coupe CAF. Cependant, le Comité directeur du club avait bien fait comprendre que tous les litiges n’étaient pas encore résolus. La Chambre de résolution des litiges de la FIFA a condamné le CSS dans l’affaire des salaires impayés qui l’oppose à son ancien attaquant Malick Evouna (29 ans). L’instance du foot mondial ordonne à la formation de Sfax de payer 400.000 dinars (129.000 euros) à l’international gabonais.
Ablaye DIALLO
