Le football ivoirien est encore secoué par la nomination de Bonaventure Kalou nommé à la tête de la commission centrale des arbitres. Les sifflets tirent alors à boulets rouges sur la décision du président de la Fédération ivoirienne de football (FIF) Idriss Diallo.
De notre correspondant en Côte d’Ivoire,
Il fallait s’y attendre. La nomination de Bonaventure Kalou à la tête de la commission centrale des arbitres ne passe pas. Et de bonne guerre. Surtout que l’ancien attaquant des Eléphants n’a jamais pris de sifflet dans sa vie. Donc, le placer à la tête de cette sensible commission relève d’un amalgame de la part du président Idriss Diallo. Quelle farce !
Suffisant alors pour sortir les spécialistes de leurs gongs. Car, cette nomination fait jaser. Surtout que selon les textes de la FIFA sur lesquels sont calqués ceux de la Fédération ivoirienne de football (FIF), pour être à la tête de cette entité, il faut être du corps de métier. «La Commission des arbitres doit être exclusivement constituée d'anciens arbitres. Le président de la Commission peut être un ancien membre du Comité exécutif mais doit être un ancien arbitre de haut niveau», stipule les statuts de l’instance internationale.
Et Kalou Bonaventure n'est ni un ancien arbitre de haut niveau, ni un ancien membre du Comex. Cette promotion passe donc mal même si certains s'en accommodent parce que le mal est fait.
A quelques semaines de ses 100 jours, Idriss Diallo multiplie les erreurs selon ses détracteurs. Après la décision unilatérale de ne pas voir descendre les deux derniers de la Ligue 1, récemment, c'est une affaire de copinage qui a du mal à être acceptée dans le milieu du football ivoirien depuis le lundi 4 juillet 2022. «Les recommandations de la FIFA sont claires. Pour diriger cette commission, il faut être un arbitre qui a fait ses preuves au niveau local et international. On sort de deux ans de crise, on ne veut pas être à la base d'une nouvelle crise mais c'est clair que Kalou n'est pas celui qu'il faut à cette place. Nous lui avons toutefois recommandé de s'entourer d'anciens pour mener à bien sa mission. A cet effet, Yéo Songuifolo, qui était au Mondail 2014 au Brésil , va l'assister...», a expliqué Bogbé Chérif, ancien arbitre ivoirien, aujourd'hui fondateur d'une Académie de jeunes hommes en noir.
Avant lui, au cours d'une émission à la radio ivoirienne, le patron des arbitres Ivoiriens avait abondé dans le même sens. «C'est une recommandation de la FIFA . Donc, celui qui doit prendre la tête de la Commission des arbitres doit être un ancien arbitre ou un ancien membre du Comité exécutif de la FIF. On ne transige pas dessus. Dans le même temps, les textes de la FIF disent que pour être président d'une commission, il faut être sur la liste de 20 membres du Comité exécutif présentée à l'élection à la FIF. Il n'y avait aucun arbitre sur la liste de Idriss Diallo. Du coup, il ne pouvait que prendre quelqu'un qui n'est pas du milieu de l’arbitrage», peste pour sa part, Danon Roland, président de l'amicale des arbitres de football de Côte d'Ivoire ( Amafci).
Selon les textes, la nomination de Kalou va donc à l'encontre des prescriptions. Alors que la Côte d'Ivoire sort de deux ans de normalisation, certains sont prudents et préfèrent se taire pour ne pas attirer une fois de plus les regards des patrons du foot mondial. D'autres par contre, estiment qu'il ne faut pas laisser la place à un début de forfaiture. «C'est comme ça qu'on va de mauvaise gestion en crise. C'est à croire qu'on n'a pas tiré les leçons du passé. Je suis sûr que la FIFA va réagir car ses recommandations sont claires. On ne va pas toujours laisser prospérer ce qui n'est pas bien sous prétexte qu'on ne veut pas être mal vu par untel ou untel», a fustigé D. F., ancienne tête de ponte de l'Amafci, qui n'a pas souhaité être cité.
«Sincèrement, ça ne dérange pas. S'il est entouré de bons conseillers surtout des anciens arbitres. Un ingénieur, en Côte d'Ivoire, est ministre de la Santé. Apparemment, il s'en sort bien. Aidez-le à réussir. C'est un garçon qui a la tête sur les épaules. Il sait qu'il sera attendu au tournant. Personne ne lui fera de cadeaux», plaide en revanche, Koné Yaya Toutou, instructeur FIFA et membre du Cocan 2023.
Le cas Kalou à la tête de la commission des arbitres n'a pas fini de diviser.