Réputé pour ses réalisations à la tête de la Fédération de football, Fouzi Lekjaâ subit ces derniers jours une campagne de dénigrement déclenchée par les supporters du Raja et qui s'est répandue comme une trainée de poudre. Une mystérieuse "attaque" qui a poussé des clubs et la Ligue professionnelle de football féminin (LNFF) à réagir.
Fouzi Lekjaâ serait-il corrompu ? Les fans du Raja Casablanca, sans doute frustrés par le déroulement de la saison de leur club, en sont convaincus. S'ils estiment que leur équipe a encore des chances de titre en championnat, ils mettent aussi certains mauvais résultats sur le compte d'un arbitrage qui ne serait pas en leur faveur. Cette saison, les décisions arbitrales ont en effet souvent fait des polémiques au Maroc. La dernière qui a marqué les esprits a eu lieu lors du match ayant opposé la RS Berkane et le Wydad Casablanca, le weekend dernier.
Le Wydad devait repartir au centre pour reprendre le jeu après avoir encaissé le but du 3-2 contre Berkane, et l'arbitre a donné son aval sans s'apercevoir qu'un joueur du club casablancais se trouvait déjà dans le camp adverse. Une situation incongrue (non signalée par le VAR ndlr) qui a finalement pénalisé la RS Berkane, puisque le Wydad égalise sur l'action qui suit après avoir obtenu un coup-franc proche de la surface. Après cette rencontre polémique, le Wydad et la RS Berkane ont envoyé des communiqués incendiaires pour dénoncer le massacre arbitral de la 19e journée.
Le porte-parole du Wydad a pointé du doigt «un système composé de l’arbitrage, de la programmation et la retransmission télé qui fait un bloc pour freiner la marée du WAC et servir les intérêts de ses adversaires».
Ce n'est toutefois pas la seule fois où des membres d'un club s'attaquent aux arbitres. Ces derniers temps, des penaltys non sifflés ou accordés font toujours polémique, tout comme le temps additionnel accordé lors de certaines rencontres. Des faits qui laissent penser à une partie des férus de football que les décisions sont prises pour favoriser quelques équipes, dont le Wydad et la RS Berkane. C'est en tout cas de l'avis de plusieurs supporters du Raja.
Les supporters des Vert et Blanc ont donc déclenché une campagne sur les réseaux sociaux en s'attaquant au patron du football marocain. Ils listent d'ailleurs plusieurs points qui laisseraient croire que le Raja est défavorisé à l'échelle nationale. Entre autres, la programmation des rencontres qui serait défavorable à leur club. Et le supposé favoritisme dont bénéficierait le Wydad qu'ils désignent comme le "club du bras droit" de Fouzi Lekjaâ, ou de la RS Berkane, club anciennement dirigé par le patron du football marocain. Ce n'est pas tout : les Rajaouis attaquent aussi le patron du football marocain sur l'absence de sanctions sur le scandale des billets du Mondial 2022, ou encore sur le rejet de plusieurs recours de leur club...
L'affaire a, en tout cas, créé un malaise surtout après une période faste pour le football marocain. Plusieurs férus du ballon rond ont affiché leur indignation, estimant que ces attaques risquent de «diviser les Marocains ou donner du grain à moudre aux ennemis du pays». Aussitôt déclenchée, la campagne avec le hashtag #Lekjaacorrompu (en arabe ndlr) a été largement relayée sur les réseaux sociaux, poussant des clubs à réagir. Le Wydad, l'Itiihad de Tanger, le Difaa d'El Jadida ou encore le Hassania d'Agadir ont publié des communiqués, affichant leur soutien au président de la FRMF.
«Cette campagne va à l'encontre de l'intérêt du football national», estime le Hassania, tout en témoignant sa solidarité au président de la FRMF. Des clubs dénoncent par ailleurs le "silence des responsables du Raja Casablanca" dans cette affaire. Certains se demandent même si une main puissante n'est pas derrière tout ce déferlement.
Mohamed Hadji