Les Panthères du Gabon devaient affronter l’Islande et les Emirats Arabes Unis en matches amicaux au mois de septembre, en Autriche. Mais le gouvernement a tout annulé, expliquant que l’urgence consistait notamment à financer l’allocation de rentrée scolaire.
A la fin du mois de juillet dernier, juste après avoir appris que la Confédération africaine de football (CAF) avait décidé de modifier le calendrier des qualifications pour la CAN 2023 en Côte d’Ivoire, Patrice Neveu, le sélectionneur français du Gabon, s’était montré optimiste. « La phase finale a été reportée à début 2024, on jouera deux fois en mars contre le Soudan, les matches amicaux de septembre vont être importants, car on ne sait pas si on pourra rejouer en novembre. Et ce serait bien d’affronter des équipes d’autres continents », avait confié le technicien à Sport News Africa.
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Tout à sa joie de croiser des profils différents de ceux du Burkina Faso, du Maroc ou du Togo, Neveu s’était vu proposer un stage en Autriche, près de Vienne, et deux matches amicaux face à l’Islande, le 22 septembre, et aux Emirats Arabes Unis, cinq jours plus tard. Mais le gouvernement gabonais est venu refroidir l’enthousiasme du Français, en annonçant que la sélection nationale ne jouera pas au mois de septembre. Le ministre des Sports, Franck Nguéma, a en effet clarifié les choses ce mercredi 321 août : le Gabon traverse une période économique difficile, et l’Etat n’a pas les moyens de prendre à sa charge un stage en Europe, préférant consacrer les deniers publics au financement de l’allocation scolaire pour environ 67 000 élèves.
L’instruction est venue directement du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba. « De très gros efforts ont été faits pour verser cette allocation, en plus du paiement des salaires des fonctionnaires à la fin du mois d’août », a précisé Franck Nguéma. Le ministre a également anticipé de nouvelles dépenses liées à la reprise du championnat national, à la fin du mois d’octobre. Comme au mois de mars, le Gabon restera donc inactif, une nouvelle fois pour des raisons économiques. Une décision qui a évidemment déçu Neveu, attendu à Libreville le jeudi 1er septembre. Mais le ministre des Sports a tout de même laissé entendre que les Panthères pourraient disputer des matches amicaux au mois de novembre, une hypothèse à prendre avec toutes les précautions d’usage, au vu des exemples de mars et septembre…
Cette nouvelle période de chômage forcé pour les Panthères du Gabon ne surprend pas cet ancien international, qui a accepté de s’exprimer sous couvert d’anonymat. « Pour huit jours de stage et deux matches amicaux en Europe, entre les billets d’avion des joueurs, du staff, des officiels – qui sont nombreux – les per diem, l’hébergement, les repas, les transports, et les primes, cela coûte pas mal d’argent. Effectivement, c’est une somme, il est tout à fait louable que le gouvernement ait comme priorité l’allocation de rentrée scolaire. Le problème, ce n’est pas le manque d’argent, car il y en a au Gabon. Non, le vrai souci, c’est le manque de contrôle sur cet argent. Cela fait des années que l’Etat subventionne les championnats professionnels, en plus des sélections, et que beaucoup de fric disparaît.» Transmis aux intéressés, qui se reconnaîtront sans doute…
Alexis BILLEBAULT
