Le Gabon, malgré un climat interne pollué par de multiples affaires, est en ballotage favorable pour se qualifier pour les 1/8e de finale. Avant le match face au Maroc mardi soir, Paul Kessany (36 ans, 50 sélections), l’ancien capitaine des Panthères, a répondu aux questions de Sport News Africa.
De notre correspondant en France
C’est grâce à son réalisme qu’il a réussi à battre les Comores ! Les Comoriens ont eu majoritairement la possession du ballon, mais ils n’ont pas su en profiter. C’était important de commencer cette CAN par un succès contre l’équipe la plus faible du groupe. Ce jour-là, le Gabon n’a vraiment pas fait un bon match, mais il a gagné. Il est vrai aussi que plusieurs joueurs, dont Lemina et Aubameyang, étaient absents. Face au Ghana, c’était un petit peu mieux dans le jeu, et c’est grâce à son état d’esprit que l’équipe a réussi à égaliser, face à un adversaire beaucoup trop sûr de lui.
Oui. Il va affronter le Maroc qui, lui, est déjà qualifié, et qui va probablement aligner une équipe un peu remaniée… Même en cas de défaite, on peut passer, mais il ne faudrait pas perdre en encaissant trop de buts. Sur ce que j’ai vu au niveau du jeu depuis le début de la CAN, je ne suis pas super optimiste, car c’est vraiment très moyen.
Ils ont bien été infectés par le virus. On parle aussi de lésions cardiaques provoquées par cette contamination. Pour le reste, je suis comme vous, j’ai appris cela. Il faut attendre d’en savoir davantage. Mais depuis plusieurs semaines, il se passe beaucoup de choses au sein de cette sélection. Il y a eu ce stage de préparation aux Emirats Arabes Unis, qui a fait parler : pourquoi aller se préparer là-bas, alors que la CAN a lieu dans un pays où le taux d’humidité est, comme au Gabon, très élevé ? Il y a eu ensuite cette affaire de primes non réglées. Les joueurs ne se sont pas entraînés pendant les deux premiers jours. Toutes ces questions de primes auraient dû être réglées bien avant. Enfin, Lemina et Aubameyang ont participé à une fête et la communication a été désastreuse. La fédération a assuré que cette fiesta était bien plus ancienne, mais Lemina a confirmé qu’elle avait eu lieu pendant le stage. Si c’est le cas, je ne comprends pas comment le sélectionneur, Patrice Neveu, a pu leur donner l’autorisation de s’y rendre.
Ils n’avaient pas encore joué lors de cette CAN… Mais avec Bouanga qui est positif à la Covid-19 et va donc manquer le match face au Maroc, cela commence à faire beaucoup. N’oubliez pas que plusieurs joueurs n’ont pas un gros temps de jeu en club, que certains évoluent en troisième ou quatrième division en France… Il y a une forte disparité de niveau. Mais parfois, ce sont les équipes confrontées à de nombreuses difficultés qui arrivent à faire un bon tournoi. Avoir quatre points dans un tel contexte, c’est presque un miracle ! Au vu des circonstances, si le Gabon se qualifie mardi soir, tout le reste ne sera que du bonus…
Alexis BILLEBAULT