En trois participations à la Coupe du monde, le Ghana a atteint à deux reprises le deuxième tour, manquant même une qualification historique pour les demi-finales en 2010 en Afrique du Sud.
De notre correspondant en France,
Le ratio est bon. Le Ghana, quatre fois champion d’Afrique (1963, 1965, 1978, 1982) et par déduction considéré comme une des meilleures sélections du continent, a attendu 2006 (Allemagne) pour participer pour la première fois à une Coupe du Monde. Depuis, il n’a manqué que l’édition 2018 en Russie, et, hormis en 2014 au Brésil, le Ghana a toujours franchi le premier tour.
En 2006, les Black Stars avaient éliminé la Somalie au premier tour, puis devancé la RD Congo, l’Afrique du Sud, le Burkina Faso, le Cap Vert et l’Ouganda pour décrocher leur première qualification, avec le Serbe Ratomir Dujkovic comme sélectionneur.
Ce dernier avait bâti une équipe où quelques éléments expérimentes, dont Samuel Kuffour, Stephen Appiah, Hans Sarpei ou Otto Addo, l’actuel coach, étaient entourés de jeunes joueurs pétris de talent : Asamoah Gyan et Sulley Muntari en tête.
Battu (1-2) par l’Italie, le Ghana s'imposait ensuite face à la République Tchèque (2-0) grâce à Gyan et Muntari justement, puis contre les États-Unis (2-1) avec Haminu Draman et Stephen Appiah comme libérateurs. L'aventure avait brutalement pris fin en 8e de finale face au Brésil (0-3), mais les Ghanéens, pour leur première apparition à ce niveau, s’étaient envolés pour Accra avec le sentiment du devoir accompli.
Ils feront encore mieux quatre ans plus tard en Afrique du Sud, avec un autre technicien serbe- Milovan Rajevac- à leur tête. Le Gabon, la Libye et le Lesotho au premier tour, puis le Bénin, le Mali et le Soudan au second, avaient cédé face aux coéquipiers d’Asamoah Gyan, auteurs d’une entame de Coupe du monde parfaite face à la Serbie (1-0).
Le match nul obtenu contre l’Australie (1-1) leur garantissait une qualification pour la suite de la compétition, malgré un revers face à l’Allemagne (0-1). Mais après avoir dominé les États-Unis (2-1, buts de Kevin-Prince Boateng et Gyan), le Ghana quittait la nation Arc-en-ciel avec beaucoup de regrets après que l’Uruguay l’a éliminé aux tirs au but (4-2, 1-1 à la fin des prolongations). Depuis cette date, aucune sélection africaine n’a atteint les quarts de finale.
L’édition 2014 au Brésil n’aura pas tout à fait la même saveur, puisque les quadruples champions d’Afrique, qui s’étaient qualifiés après avoir éjecté la Zambie, le Lesotho et le Soudan d’abord, puis l’Egypte (6-1, 1-2), ne franchiront pas le premier tour.
Placés dans un groupe particulièrement relevé avec l’Allemagne, qui sera sacrée championne du monde quelques semaines plus tard, le Portugal et les États-Unis, une vieille connaissance. Avec un peu de recul, les joueurs du sélectionneur James Kwesi-Appiah ont pu nourrir des regrets, puisqu’ils ont été battus par le Américains et les Portugais (1-2 à chaque fois) en encaissant le second but dans les dernières minutes, rejoints par les Allemands alors qu’ils menaient au score.
Mais en trois participations à la phase finale, la balance du Ghana reste positive. Cette année, avec le Portugal, l’Uruguay et la Corée du Sud au menu, il ne sera pas évident de faire aussi bien qu'en 2006 et 2010.
Alexis BILLEBAULT
