Depuis quelques années, deux camps revendiquent la présidence de la Fédération guinéenne de basket. Le Comité national olympique et sportif guinéen a dans un courrier adressé au ministre de la Jeunesse et des Sports reconnu celle dirigée par Sakoba Kéita. Dans l’autre camp, on estime qu’il n’est pas dans les prérogatives du Comité national olympique de reconnaître un camp au profit de l’autre.
De notre correspondant en Guinée,
C’est une pilule difficile à avaler pour le camp d’Amadou Tafsir Camara. Cette démarche du Comité national olympique et sportif guinéen relève en effet de l’amateurisme. C'est la conviction du vice-président de la Fédération guinéenne de basket-ball. « Ecrire un tel courrier, c’est comme cracher et ravaler le crachat», avance d’abord Mamoudou Babila Kéita.
Et de poursuivre : «C’est vraiment décevant qu’un Comité olympique se comporte de la sorte. On voit déjà combien de fois le comité olympique gangrène nos fédérations sportives à cause des intérêts sportifs. Cela fait 4 ans que la crise perdure. Ils ont fait un premier rapport circonstancier qui accablait le camp Sakoba qui a été bloqué à l’époque par le ministre des sports Sanoussy Bantama Sow. Pourquoi c’est maintenant que le comité olympique écrit ce rapport ?» s’est-il donc interrogé, avant de pointer un doigt accusateur sur le président de cette instance.
Pour le vice-président du camp Tafsir Camara cette démarche vise notamment à empêcher la mise en place d’un comité de normalisation qui avait été brandie il y a quelques mois par le ministre de la Jeunesse et des Sports Béa Diallo. «C’est juste que l’actuel président du Comité olympique a passé un deal. C’est une erreur monumentale. Comme ils ont appris que le ministre des Sports va installer un Comité de normalisation, ils ont pris les devants. Le Comité olympique n’a pas ses prérogatives», a révélé Babila Kéita.
Il y a quelques mois déjà, le camp Sakoba Kéita reconnu par le ministère des Sports et la FIBA a notamment tendu une main à l’autre camp dirigé par Tafsir Camara. Sauf que les choses ne se sont pas cependant passées comme prévu. A date aucune avancée depuis la proposition d’un plan de sortie de crise. Avec ce courrier de reconnaissance du bureau exécutif dirigé par Sakoba Kéita par le Comité national olympique, c’est une toute autre tournure que prend toutefois le conflit.
Le vice-président de la Fédération guinéenne de basket-ball version Tafsir Camara annonce alors la saisie du Comité international olympique dans cette affaire «Nous allons saisir le CIO parce que ce qui se passe là est inimaginable». Pour ce dernier, c’est regrettable que des responsables agissent de la sorte. «C’est des manquements très graves. Le Comité olympique qui est censé être le garant des textes est en train de faire du n’importe quoi à cause des intérêts personnels», a fustigé Babila Kéita.
Le conflit qui s’était en effet déjà transporté sur le terrain judiciaire en Guinée va désormais se poursuivre au Comité international olympique (CIO). Reste à savoir quelle sera l’issue de cette dernière.
Mamadou Gongorè DIALLO