Comme de nombreux pays dans le monde, la Guinée compte des athlètes paralympiques. Ces derniers prennent part à des compétitions aussi bien sur la scène nationale qu’internationale. Exister dans un pays où la pratique du sport n'est pas facile même pour des athlètes valides s’avère un immense défi pour ces derniers. Relégués au second plan, les responsables de ces para-sports sont déterminés à sortir de l’anonymat et de la précarité.
De notre correspondant en Guinée,
Difficile de se faire une place au soleil dans un pays comme la Guinée où la pratique du football déchaîne les passions et phagocyte tout. Ils sont nombreux, ces athlètes du handisport qui ne parviennent pas à pratiquer leur passion à cause du manque d’accompagnement des autorités guinéennes, mais aussi des préjugés de la société, explique le Directeur du développement de ces disciplines. «C'est un sérieux problème. Même les porteurs de handicap pensent qu'ils ne peuvent pas faire le sport» confie Hamza Komano.
Face à cette situation, se dresse un autre problème. Celui des infrastructures et équipements. Ne bénéficiant quasiment pas de l’accompagnement de l’état guinéen, ces athlètes porteurs de handicap peinent à trouver des moyens et équipements pour s’adonner à leur passion. «Le manque d’équipement, c'est un sérieux problème. Au niveau du tir à l'arc en revanche, nos athlètes commencent à avoir des matériels personnels grâce à une collaboration avec la Corée du sud. Ils ont donné un espace aux athlètes porteurs de handicap. Ce qui nous aide énormément parce que n'ayant pas les moyens financiers de nous en procurer» explique le dirigeant.
Si les athlètes paralympiques utilisent la même piste d’athlétisme que les athlètes valides, tel n’est pas le cas pour la plupart des autres disciplines. Ces athlètes rencontrent d'énormes difficultés dans la pratique de leurs différentes disciplines. En cause, le non accompagnement de l'état guinéen pour le financement et la mise à disposition des équipements adéquats dénonce Hamza. «En haltérophilie on se bat pour avoir des équipements. Présentement nous avons un banc que nous avons colmaté pour pouvoir aider les athlètes à s'entraîner» témoigne Hamza Komano. «Dans les autres disciplines aussi c'est compliqué. On s'est battu pour avoir des javelots, des disques, le poids et les bandes de lancers. Nous les faisons sur le plan local ici. Ce ne sont pas des équipements homologués. Donc, c’est inadapté pour le sport de haut niveau» regrette le Directeur du développement du handisport.
Pour permettre un épanouissement de ces athlètes para-sports, les responsables ont entrepris des démarches auprès des autorités guinéennes a fait savoir Hamza Komano. «Nous sommes en train de faire en sorte que les mentalités changent. Même si certaines Fédérations ont créé des Directions chargés des para-sports, d'autres par contre ne l'ont pas fait. Ce qui pénalise ces athlètes. Mais nous avons entrepris des réformes pour permettre aux athlètes de s’épanouir comme les athlètes valides». Et suite à ces actions, les lignes commencent à bouger rassure le Directeur du développement des para sports. « N’eût été la collaboration des fédérations qui ont accepté de mettre en place des directions para-sport, on aurait rencontré plus de problèmes. Mais à travers cette collaboration, ils ont mis des matériels et équipements à la disposition des porteurs de handicap».
Depuis quelques années, ces athlètes handisports prennent part à de nombreuses compétitions internationales. En 2022 à Tokyo (Japon), deux athlètes guinéens avaient pris part à la compétition. Avec les jeux paralympiques de Paris 2024 qui approchent à grands pas, les responsables espèrent voir cinq athlètes para sports prendre part à cette messe du sport mondial. Toujours faut-il qu’ils bénéficient d’équipements adaptés pour espérer produire des résultats positifs.
Mamadou Gongorè DIALLO