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Hapsatou Malado Diallo, 17 ans et déjà insatiable comme son idole Ronaldo

Meilleure buteuse du tournoi UFOA-A féminin au Cap-Vert avec 9 buts en 5 matchs, Hapsatou Malado Diallo est la principale arme offensive de l’équipe du Sénégal aux barrages du Mondial prévus du 17 au 23 février en Nouvelle-Zélande. À seulement 17 ans, la native de Tambacounda au Sud-est du pays impressionne par sa progression fulgurante.

Hapsatou Malado Diallo
Hapsatou Malado Diallo

Hapsatou Malado Diallo est l’étoile montante du football sénégalais. Elle est l’artisane principale du sacre de l’équipe du Sénégal au tournoi de l’UFOA, dimanche 29 janvier au Cap-Vert. Elle a signé 9 des 17 buts inscrits par les Lionnes. Sélectionnée sans surprise parmi les 23 joueuses pour les barrages intercontinentaux, qualificatifs à la Coupe du monde 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet au 20 août), elle a une nouvelle opportunité pour briller aux yeux du monde.

«Le foot n’est pas un sport de femme»

C’est dans sa ville natale de Tamba qu’elle fait ses débuts dans le foot. «Je ne savais même pas qu’il existait un championnat national féminin, avoue-t-elle. C’est en me voyant jouer dans la rue que le club de Baobab de Tamba (D2 - Sénégal) m’a approché. Mes parents étaient contre cette idée. Ma mère me répétait sans cesse que le foot n’est pas un sport de femme. J’ai dû leur faire croire que j’avais abandonné. Mais derrière, je dissimulais mes chaussures et je me cachais pour aller m’entraîner. Un jour à mon retour, je me suis fait corriger par mes parents. Aujourd’hui je ne regrette pas d'avoir pris tous ces risques», assume fièrement Hapsatou Diallo.

Cette année-là, elle emmène son équipe en finale de montée en D1 face à DSC, entraîné par Soukèye Cissé. C’est là que tout bascule pour elle. Elle m’impressionne avoue Soukèye Cissé. «Mon équipe n’avait pas encaissé le moindre but cette saison-là quand on les affrontait. En finale j’ai remarqué ses déplacements et à la mi-temps j’ai mis en garde ma défense centrale de se méfier de la petite attaquante. Mes craintes se sont confirmées même si nous menions au score 11 à 0. Elle parvient à éliminer ma paire de centrales pour marquer. C’était l’unique but pris par mon équipe toute la saison. Je me suis rendue chez elle pour la recruter et convaincre ses parents. Ils ont finalement accepté de me la confier», se souvient celle qui la couve depuis lors.

Précocité à la Kylian Mbappé

Son immense talent, sa précocité époustouflante lui ouvre très tôt les grandes portes de l’équipe nationale du Sénégal seniors. «Je suis ensuite venue à Dakar dans l’équipe des Aigles (de Médina, ndlr). Puis, j’ai rejoint USPA où j’ai eu des sélections avec les U17, les U20 et l’équipe nationale A. Aujourd’hui je rends grâce à Dieu car mes parents ont accepté l’idée de me voir jouer au football. Je reçois même leurs encouragements», se réjouit désormais Hapsatou Malado Diallo.

La jeune fille a énormément d’expérience à 17 ans. L’attaquante sort d’une année 2022 pleine avec 5 matchs amicaux et 5 matchs à la CAN disputés avec les Lionnes. En plus de 9 rencontres avec les sélections U20 et U17 en 2022. Sans oublier les matchs de championnat et de coupe du Sénégal avec son club de l’USPA. Des chiffres vertigineux qui rappellent ceux d’un autre crack : Kylian Mbappé. Mais c’est une autre légende du football mondial qui l’inspire. «Mon idole c’est Cristiano Ronaldo. Je n’avais d’yeux que pour lui. J’essayais de l’imiter. C’est mon idole et je rêve de  faire comme lui» révèle l’adolescente.

En 2022 avec le Sénégal, elle dispute sa première grande compétition lors de la CAN féminine au Maroc. Un tournoi durant lequel elle ne marque pas mais où elle aura pris beaucoup d'expériences. Ce vécu lui fait prendre confiance et conscience de son potentiel. « J’ai beaucoup appris en jouant la CAN en 2022. Mais mon meilleur tournoi a été à l’UFOA cette année. Je me suis sentie bien et j’ai constaté une réelle évolution dans mon jeu».

«Tout ce qu’elle fait est inné»

Le talent de Hapsatou Diallo saute aux yeux malgré son jeune âge. Ce qui surprend en revanche, c’est sa soif de progresser et de s’imposer. «Au tournoi de l’UFOA, elle s’est fixé comme objectif de terminer meilleure buteuse. À la fin de chaque match elle me demandait combien de buts le numéro 7 du Cap-Vert (Ivanha Moreira, ndlr) avait inscrit (rires). Lors de la remise des distinctions en finale, lorsque la numéro 7 de l’équipe du Cap-Vert a été élue meilleure joueuse du tournoi, elle était en larmes et s’est retournée pour me dire ‘’je ne serais pas meilleure buteuse’’. Je l’ai rassurée en lui expliquant que ce n’était pas une élection et qu’elle aurait ce trophée», a révélé Soukèye Cissé.

Ce caractère de compétitrice rappelle celui de son illustre idole. Comme Cristiano Ronaldo, le talent de Hapsatou est un don de Dieu. «Tout ce qu’elle fait est inné. Elle n’a pas appris cela. Elle est pleine d’insouciance et c’est sa force. Elle fait tout spontanément sans se préoccuper de la finalité», informe son entraîneur. Elle devra cependant s’inspirer de l’éthique et le goût du travail de CR7. «Elle doit encore travailler physiquement et sur son replacement. Son replacement, c’est son talon d’Achille. Elle est souvent prise en position de hors jeu parce qu’elle se replace en marchant», a concédé celle qui est également sa tutrice à Dakar et adjointe du sélectionneur des Lionnes.

Souvent convoquée en équipe nationale A et chez les U20 et U17, Hapsatou Malado Diallo n’a pas disputé tous les matchs la saison dernière mais a joué un grand rôle dans ce premier titre de champion du Sénégal de l’USPA. «Quand elle n’est pas là, on gagnait par 2 à 3 buts d’écart. Dès qu’elle est là, on marque 5, 6 à 7 buts d’écart, reconnaît Coach Soukèye Cissé. Elle attire énormément l’attention des défenseures adverses. Elle est l’une des pièces maîtresses de l’USPA».

«Hapsatou Malado Diallo a sa place au PSG»

Hapsatou Malado Diallo est ce que l’on appelle dans le jargon un ovni. Le genre de pépite qu’on n’a pas vu venir. «En termes de talent et de potentiel, Hapsatou c’est ce qui se fait de mieux en Afrique, soutient Soukèye Cissé. Il n’y a qu’à voir tous les clubs qui lui font la cour. Elle aurait dû faire des essais à Metz mais elle n’a pas encore l’âge pour ce voyage sur le plan administratif. En sélection on ne lui met aucune pression. On lui dit de prendre du plaisir. À son âge, on évite de lui imposer des limites au risque de la brider. On la laisse jouer et dès qu’elle se fatigue, elle nous le signale et on la sort parce qu’il ne faut pas trop de charge physique à son âge».

L’avenir semble radieux pour celle qui est actuellement 2ème meilleure buteuse de la D1 féminine sénégalaise avec 10 buts après 9 journées. «Elle a le potentiel pour jouer en D1 française. Je suis son coach et sa tutrice à Dakar. Quand certains clubs étrangers m’appellent, je leur réponds que si ce n’est pas en 1ère ou 2ème division en France, en Espagne ou en Angleterre, on n’est pas intéressé. Elle n’a rien à faire dans les ligues inférieures. On nous a même proposé le Maroc, j’ai dit niet, elle ne bouge pas. On n’est pas pressée, elle est encore jeune. Elle a sa place au PSG selon moi», pense Soukèye Cissé.

Moustapha M. SADIO

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