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Infrastructures sportives en RD Congo : les révélations de Barthélémy Okito

Dans un entretien exclusif accordé à Sport News  Africa, le Secrétaire Général aux Sports de la RD Congo, Barthélémy Okito, a brossé de façon générale les problèmes à la base et les solutions en vue pour la réhabilitation et la construction de nouvelles enceintes sportives en République démocratique du Congo.
De notre correspondant en RD Congo

Barthélémy Okito SG aux Sports de la RDC sur les infrastructures sportives
Barthélémy Okito secrétaire général aux Sports de la RD Congo

Barthélémy Okito, la RDC manque d’infrastructures sportives de qualité. Y-at-il un programme pour y remédier ?

Barthelemy Okito : Dans les jours qui viennent, le Congo n’aura pas de problèmes d’infrastructures sportives. D’abord, il y a les 9es Jeux de la Francophonie qui vont nous laisser les stades des Martyrs et le stade Tata Raphaël totalement réhabilités. On va aussi rénover le stade 24 Novembre ex Cardinal Malula. Les deux stades municipaux de Barunmbu et de Matete seront aussi retapés et ils pourront nous servir pour les grands évènements qui arrivent. Nous aurons à Kinshasa quatre gymnases dont deux au stade des Martyrs et deux autres sont actuellement en construction par les japonais. De façon générale, le Congo, profite bien des prochains Jeux de la Francophonie pour bénéficier des infrastructures sportives de hauts niveaux.

Le Gouvernement congolais a-t-il un projet de construire d’autres stades à travers le pays ?

Au Conseil des ministres du 16 juillet dernier, le Gouvernement avait adopté la modernisation et la rénovation de sept stades et la construction de huit stades. On y va progressivement. En ce qui concerne la rénovation et la modernisation, nous commençons par le stade des Martyrs, le stade Tata Raphaël, le stade Kibassa Maliba à Lubumbashi, le stade Kashala Bonzola à Mbuji-Mayi, le stade Joseph Kabila de Kindu et le stade Joseph Kabila de Kalemie. Pour le stade à construire, le Gouvernement a levé l’option de construire les stades à Mbandaka dans la province de l’Equateur; le stade Lumumba de Matadi; le stade Stokolm de Boma; le stade de Kisangani; le stade de l’Unité de Goma; le stade de Lodja; le stade de Kananga ; le stade de Tshikapa et le stade d’Inongo. Bref, il y a neuf stades à construire et huit à réhabiliter validés par le Conseil des ministres. Si tout se réalise comme c’est programmé, il n’y aura plus le problème des infrastructures sportives en RDC.

«Dans les jours qui viennent la RD Congo aura beaucoup d’infrastructures sportives homologuées»

Les plans de constructions de ces infrastructures sportives sont-ils déjà validés ?

A notre niveau, nous montons le cahier des charges parce qu’il faut un appel d’offres. Par exemple pour les stades de Kananga, Tshikapa et Lodja, il y a déjà un plan de construction qui est déjà validé. Même pour les stades de Kisangani et Mbandaka, il y a déjà des plans bien validés. Il ne manque plus que l’argent pour la mise en exécution. Avec les résolutions des états généraux des Sports qui se sont récemment déroulés au Congo central, on a proposé des moyens financiers. Aujourd’hui, il n’y a que les stades de Martyrs de Kinshasa et TP Mazembe de la province du Haut-Katanga à Lubumbashi qui sont homologués par la Confédération africaine de football (CAF). Mais dans les jours qui viennent et avec ces multiples travaux, la République démocratique du Congo aura certainement beaucoup d’homologations de stades.

Il y a quatre stades municipaux construits à Kinshasa mais dont l’Etat n’a pas le contrôle. Qu’est-ce qui justifie cela ?

Le Gouvernement congolais de l’époque avait confié au BCECO (Bureau central de coordination) la gestion de ce dossier des constructions des stades municipaux. C’est Becco qui a lancé l’appel d’offres. C’est toujours BCECO qui a sélectionné des entreprises. Et ces entreprises ont terminé les travaux. L’ancien Chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange, accompagné du Premier ministre de l’époque Matat Ponyo, a même visité ces stades municipaux. Enfin le BCECO a fait garder ces stades aux constructeurs. Le dossier de la Facturation va surgir et ces sociétés affirment avoir préfinancé les travaux. Ce qui veut dire, l’Etat doit les rembourser de l’argent. Finalement, les sociétés ont continué à garder ces stades.

Le stade qui n’a pas vu les travaux continuer c’est celui de la commune de Bandalungwa. On devrait construire un stade municipal plus un stadium fermé. Mais quand il y a eu changement du Gouvernement, la vision première est tombée. Conséquences, on ne finançait plus les stades municipaux. C’est ainsi que le stade de Bandalungwa est resté comme chantier jusqu’à nos jours. Nous avons constaté que, quand BCECO a fait le cahier des charges de ces stades, il n’a pas tenu compte des standards de la FIFA. Au niveau des Jeux de la Francophonie, on a donné un marché pour les stades municipaux de Barumbu et de Matete pour une remise aux standards internationaux. Ces deux stades seront utilisés comme terrains d’entraînement aux 9es Jeux de la Francophonie. Les démarches sont en cours pour que l’Etat puisse récupérer ces stades pour une gestion efficiente.

«Chaque stade municipal devait nous coûter 1,9 million d’euro»

Et combien coûtent la construction de ces stades municipaux ?

A l’époque l’idée de départ était de doter à chaque territoire ou commune un stade comme en Europe. Et les quatre stades (Matete, Barumbu, Delvaux et Bandalaungwa) n’étaient que des projets pilotes. C’est-à-dire qu’il fallait construire un stade pour chaque commune en mettant la tribune, pelouse synthétique, un vestiaire puis le pourtour. On voulait voir le coût. Parce qu’on devrait les construire pour 2 millions de dollars (1,9 million d’euros. Malheureusement, avec tout ce qui a eu comme facturation, ces stades ont coûté 4 millions de dollars (3,9 millions d’euros). Si le Gouvernement qui venait après celui de Matata avait considéré ce projet on ne serait pas là aujourd’hui. Nous avions déjà même effectué des études des sols des autres territoires du pays en l’occurrence : Beni, Butembo, Goma, Buta, Bunia. Les délégations nous ont même ramené des sols pour étudier. On allait dupliquer les stades dans trous le pays. Malheureusement, le projet est resté statique jusqu’aujourd’hui.

S’agissant des prochains Jeux de la Francophonie, nous sommes à quel niveau avec des travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures ?

Pour les 9es Jeux de la Francophonie, je vous assure que nous avançons. Personnellement j’ai visité tous les sites. Les 80% des entrepreneurs sont très avancés avec des travaux. Le grand problème qu’il ne faut plus négliger à ce stade c’est le financement. Parce qu’ils ont eu un premier financement et un deuxième vient déjà de tomber. Il faudrait que les autres financements suivent pour leur permettre de finir. Chaque entrepreneur a commandé les toits métalliques à l’extérieur et qui sont en route pour Kinshasa. Ça nécessite qu’on puisse payer régulièrement les factures des entrepreneurs.

Quelles sont les attentes de la RD Congo pour ces Jeux de la Francophonie ?

Il y aura au Congo 4000 participants pendant plus au moins dix jours. On aura ici tous les états francophones du monde. C’est une activité extrêmement diplomatique et stratégique. Le Directeur national Isidore Kwandje est en train de travailler durement avec ses équipes pour réussir ces 9es Jeux de la Francophonie. Enfin, le budget voté pour les préparatifs de ces 9es Jeux de la Francophonie envoisinent les 150 millions de dollars américains.

Armel LANGANDA

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