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Lutte : le Bénin prépare sa relève pour détrôner les ténors africains

Les résultats mitigés des lutteurs béninois aux compétitions internationales ces dernières années sont devenus une sérieuse préoccupation pour l'essor de la discipline. Alors que le pays peine à se positionner sur l'échiquier sous-régional, la fédération béninoise de lutte et ses acteurs retournent au laboratoire pour préparer les futurs champions à travers un programme spécial.

De notre correspondant au Bénin,

La lutte est en train de prendre une nouvelle dimension au Bénin ave de jeunes béninois détermnés

Les Guépards lutteurs sont rentrés, bredouilles, du dernier tournoi de lutte africaine de la CEDEAO Niamey 2023. Des contre-performances qui  commencent à être récurrentes. Raison pour laquelle, la fédération dé la discipline a donc décidé de prendre le taureau par les cornes. «Nous sommes partis du constat que le niveau de nos lutteurs laissait à désirer et les plus grands, malgré leur bonne volonté ne réussissent pas toujours à faire mieux lors des sorties sous-régionales et internationales. Nous avons alors décidé d'aller chez les plus jeunes pour se doter d'une bonne relève», explique Yves Azifan, président de la fédération béninoise de lutte.

Deux réformes majeures pour relancer le Bénin

Pour redonner vie à la lutte au Bénin, l'instance a changé le format du championnat national et opté pour la formation à la base. Le pays a été constitué en trois zones avec des tournois régionaux de qualification. «Désormais, tous les clubs et associations sportives se retrouvent dans une des zones pour s'affronter afin d'envoyer les meilleurs à la phase finale. L'objectif ici est de créer la concurrence afin d'avoir une phase finale très appréciée de tous», renseigne  Yves Azifan. 

La seconde réforme d'ailleurs au cœur du projet de relance de la lutte est un programme dénommé «Pépinière Olympique» consacré aux U20. Les jeunes sont instruits sur les pratiques de la lutte africaine et olympique. La fédération organise ainsi et pour la première fois un sérieux championnat de lutte olympique. «Le défaut de tapis de lutte nous a souvent empêché d'organiser des compétitions en lutte olympique. Nous en possédons désormais grâce à l'appui du Cnos-Ben et le travail doit suivre. Cette édition de transition connaîtra la présence d'une vingtaine d'enfants. Ils suivront une formation avec nos experts et après ils vont rentrer en compétition», fait remarquer Cakpo Amoussou Nicolas, directeur technique national de la FEBELUTTE.

Les acteurs à la base soutiennent les réformes

Cheville ouvrière du programme, le DTN évalue à mi-parcours le niveau des lutteurs en herbe et nourrit déjà de l'espoir sur cette génération. «Le niveau actuel est un peu au-dessus du passable. Ce sont des jeunes de moins de 20 ans et, donc ils n'avaient pas toujours les bons réflexes. Dans la zone centre à Dassa, nous avons vu de belles choses, surtout la volonté. Au sud de Cotonou, les lutteurs que nous avons eus étaient pour la plupart à leur début. Mais l'appétit venant en mangeant, j’éprouve le ferme espoir qu'il y aura encore d'amélioration avant la phase finale.» La ville de Djougou accueille le 28 septembre 2023 le tournoi de qualification de lutte de la zone nord.

Le programme «Pépinière Olympique» dans sa mise en œuvre requiert également une implication des encadreurs de lutte à travers le pays. Ces derniers s'investissent dans la détection, la formation et le suivi des talents pour assurer leur réussite. «En tant qu'encadreur, je soutiens cette réforme en suivant la ligne tracée par la direction technique nationale et le comité exécutif. Nous avons été formés en 2021 et sur le terrain, nous essayons de mettre en pratique les notions reçues de nos experts de la United World Wrestling. Je parle du bien-fondé d'une telle initiative aux enfants et à leurs parents afin qu'à leur tour, ils accompagnent les enfants», témoigne Ariane Amouro, ancienne internationale béninoise, formatrice et enseignante d'EPS.

«Nous visons les prochains Jeux Olympiques de la jeunesse Dakar 2026»

La réussite des réformes en cours devrait permettre aux jeunes passionnés de lutte de réaliser leur rêve et par ricochet, élever le Bénin au rang de grande nation de lutte pour détrôner le Sénégal, le Niger et autres colosses du continent. «L'objectif à long terme est d'avoir un vivier solide sur lequel compter à tout moment. Nous visons les prochains Jeux Olympiques de la jeunesse, Dakar 2026. Depuis notre élection à la tête de cette federation, nous avons réalisé qu'il est possible de faire de ce sport une discipline porteuse d'espoir pour le Bénin», soutient le président de la FEBELUTTE.

Oréolle Winsou, une pépite de 15 ans rêve en effet d'avoir une carrière professionnelle épanouie dans la lutte.«Moi je veux exceller dans cette discipline sportive et décrocher un jour une médaille olympique pour le Bénin. Je veux voyager et participer à beaucoup de compétitions dans le monde entier.»

Rachidi DOSSA

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