Le Maroc court toujours derrière un deuxième sacre en Coupe d’Afrique des nations après celui de 1976 en Ethiopie. Les Lions de l’Atlas se sont rapprochés du trophée en 2004 en Tunisie, leur seconde meilleure performance dans la compétition. Mais, la bande à Badou Zaki échoua en finale à Radès face au pays organisateur. Retour sur un parcours à la fois marquant et frustrant.
De notre correspondant au Maroc,
La CAN 2004 restera celle de la frustration pour de nombreux Marocains. Pourtant, c’est la dernière fois que les Lions de l’Atlas ont disputé une finale de Coupe d’Afrique. Depuis, les désillusions et les absences se sont enchainées, même si la CAN 2021 a redonné de l’espoir au public marocain, féru de football.
Organisée en Tunisie, cette CAN a vu le sacre du pays hôte lors d’une finale mémorable. C’est la première fois dans l’histoire de la compétition que deux pays du Maghreb s’affrontaient pour le titre. Le Maroc était certes attendu, mais des cadors tels que le Nigeria, le Sénégal et le Cameroun faisaient office de grands favoris au vu de leur résultat dans les précédentes CAN. Pourtant, la bande à Youssef Hadji, Marouane Chamakh et Jaouad Zairi avait déjoué tous les pronostics en battant d’entrée le Nigeria (1-0). Une grosse performance qui allait donner le ton de ce qu’elle allait offrir au public. En effet, les Lions de l’Atlas ne feront qu’une bouchée du Bénin (4-0) et tiendront le nul face à l’Afrique du Sud (1-1).
En quart de finale, les Marocains, premiers de leur groupe, ont réalisé l’exploit retentissant dans le derby du Maghreb face à l’Algérie, leur ennemi juré. Menés à quelques minutes du terme (84’), ils obtiennent l'égalisation dans le temps additionnel grâce à Chamakh (94’) avant que Hadji (113’) et Zairi (120’) s’illustrent en prolongations pour envoyer les Lions de l’Atlas dans le dernier carré.
Cette victoire contre le rival algérien reste l’un des plus beaux souvenirs pour de nombreux Marocains. Ils savourent encore avec bonheur ce renversement de situation. Dans le dernier carré, le Maroc continue sa belle CAN. Il réussit une démonstration de force en écrasant le Mali (4-0) pourtant demi-finaliste deux ans plutôt à domicile.
En finale, les Marocains se présentent comme la meilleure équipe de la compétition : meilleure attaque avec 13 buts marqués et meilleure défense avec seulement deux concédés. Lors du choc de Radès, ils ont même créé le doute chez les Tunisiens en revenant au score face aux protégés de Roger Lemerre qui avaient lancé rapidement les hostilités grâce à Santos (5’). Youssef Mokhtari avait alors remis les pendules à l’heure (38’). Mais Zied Jaziri (52’) passa par là pour offrir aux Aigles de Carthage leur premier titre africain. Une défaite au goût amer pour les Lions de l’Atlas.
Dans le Royaume c’est la déception totale, mais aussi la fierté d’avoir disputé une finale de CAN. La seule fausse note restera cette faute de main de Khalid Fouhami qui offre le but du sacre à Jaziri. Sur une percée de José Clayton au retour des vestiaires, le gardien d’alors du Raja Casablanca avait mal repoussé le ballon dans l’axe. Une erreur fatale exploitée par le renard des surfaces tunisien.
Les Lions de l’Atlas avaient bien bataillé pour revenir, mais l’histoire allait être écrite ce jour-là par les Tunisiens. Sur le plan individuel, Younès Mokhtari et Youssef Hadji s’étaient tout de même distingués avec trois réalisations chacun, alors que Walid Regragui et Abdeslam Ouaddou étaient nommés dans le onze type de la compétition. Les seuls lots de consolation après avoir laissé filer le titre.
Mohamed HADJI