L'entraîneur de l’Olympique Safi (D1 marocaine) a suivi avec attention RDC-Maroc (1-1), comptant pour les barrages aller du Mondial 2022. Partant des failles décelées dans le jeu des Lions de l'Atlas, il donne les clés pour battre les Léopards au match retour, mardi 29 mars à Casablanca.
De notre correspondant au Maroc
Le Maroc devra valider sa place au Mondial mardi 29 mars au Stade Mohammed V de Casablanca. Après leur 1-1 face aux Léopards de la RDC, vendredi 25 à Kinshasa, un résultat nul et vierge à domicile suffira au bonheur des Lions de l’Atlas. En effet, avec l'avantage du but marqué à l'extérieur, un tel résultat leur ouvrirait les portes de la Coupe du monde qatarienne. De toute façon, le public marocain espère voir l'équipe de Vahid Halilhodzic plus conquérante, meilleure que celle qui s'est produite au Stade des Martyrs.
Dans cette perspective, le sélectionneur du Maroc devra accepter d'effectuer un réaménagement tactique. C'est le point de vue d'Abderrahim Taleb, l'entraîneur de l'Olympique Safi, qui pointe le schéma proposé par le technicien franco-bosnien. «Nous n’avons pas vraiment été à la hauteur, confie à SNA le coach passé par l'AS FAR. Le 3-5-2 utilisé par le coach offensivement et qui devient un 5-4-1 défensivement, est une sorte de précaution. Le fait d’avoir mis trois stoppeurs est censé contrer les deux attaquants adverses. Mais ce système crée aussi un problème sur les côtés avec les montées de Hakimi.»
En outre, ajoute Taleb, «Adam Masina a aussi eu beaucoup de problèmes en défense vu qu’il n’y avait pas de complicité au milieu pour assurer sa couverture». «Ce sont ces problèmes qui ont emmené le premier but congolais et donné ensuite beaucoup d’occasions adverses qui ont failli faire mouche», regrette l'entraîneur de l'Olympique Safi.
Abderrahim Taleb conclut que le 3-5-2 d'Halilhodzic ne convient pas aux profils des joueurs marocains. Cependant, il considère le verre à moitié plein : il salue le nul obtenu et le but marqué à l'extérieur. Ce qui, souligne-t-il, double les chances de qualification du Maroc au match retour. «Les joueurs sont plus habitués à jouer en 4-3-3 ou en 4-2-3-1 avec tous les entraîneurs qui se sont succédé. Mais après tout, c’est un résultat positif bien qu’on n'ait pas vu une équipe marocaine dominatrice», salue le technicien.
Abderrahim Taleb n'a pas manqué de pointer aussi la forme de certains joueurs du Maroc. «Beaucoup n’ont pas joué depuis longtemps et cela a également bloqué l’équipe. Défensivement, plus ou moins on a concédé quatre occasions, dont deux sur coups de pied arrêtés», rappelle-t-il.
Pour se mettre à l'abri mardi à Casablanca, le Maroc devra exploiter les faiblesses défensives de la RDC. «Les Congolais vont essayer de marquer et cela nous offrira beaucoup d’espaces derrière. Ils sont certes forts de la tête défensivement, mais sont moyens au sol et très lourds au niveau de l’axe, fait remarquer Taleb. Donc le meilleur moyen de marquer est de les presser d’abord sur le plan offensif, de jouer avec trois attaquants, un meneur de jeu et deux casseurs. Je crois qu’un 4-3-3 sera la meilleure solution pour gagner.»
Toutefois, l’ancien coach du Wydad, de l’AS FAR ou de la RS Berkane ne voit pas d'un bon œil les attaques contre Vahid Halilhodzic et son équipe à l’approche de rendez-vous cruciaux. «Les critiques on pourrait s’en passer, suggère le technicien. A quoi bon s’en prendre à un coach à la veille d’un match important ? Des gens s’attaquent à la personne et à l'équipe. Ce n’est pas le moment de viser une personne. Le coach actuellement erre dans un espace négatif, c'est gênant et cela a une influence négative sur lui et son staff. C’est le moment d’être solidaire et si après il y a qualification on peut bien sûr parler avec la direction technique.»
Mohamed HADJI
