Après leur victoire face à la Belgique (2-0) le 27 novembre, les Lions de l’Atlas sont bien placés pour se qualifier pour les 8e de finale. Mais ils devront se méfier du Canada, certes éliminé, mais qui a su poser des problèmes aux Belges et aux Croates lors de leurs deux premières rencontres.
L’euphorie qui s’est emparée du Maroc après le succès des joueurs de Walid Regragui face à des Belges bien décevants ne doit pas faire oublier que les Canadiens seront tout sauf des adversaires complaisants. Avec quatre points, les Lions de l’Atlas sont proches d’une qualification pour le second tour, comme en 1986 au Mexique (défaite 0-1 face à la RFA). Une victoire ou un match nul leur permettrait d’étirer leur séjour au Qatar, et peu importerait le résultat du match qui opposera au même moment la Belgique à la Croatie. Et même une défaite contre le Canada ne serait pas obligatoirement rédhibitoire si les Belges battaient les Croates, où si le choc entre les Diables Rouges et les vice-champions du monde se soldait par un score nul, mais il faudrait alors sortir les calculatrices en fonction des scénarios.
L’idéal consisterait donc à battre les Canadiens, ce qui semble pour facile à dire qu’à faire. Les Nord-américains ont posé beaucoup de problèmes à la Belgique (0-1), un peu moins à la Croatie (1-4), mais avant de reprendre leur avion, les coéquipiers d’Alphonso Davies ne détesteraient pas obtenir au moins leur premier point en phase finale. « Je pense même que ce sera le match le plus difficile pour le Maroc », prévient Hassan Benabicha, l’ancien milieu de terrain du Wydad Casablanca et des Lions de l’Atlas, aujourd’hui directeur technique de son club de toujours. « Le Canada n’aura rien à perdre et cela va le rendre encore plus dangereux, car il va jouer de manière totalement libérée. Il faudra que les Marocains se montrent très attentifs, rigoureux et efficaces dans les deux surfaces », poursuit le technicien.
Le Maroc, qui n’a pas encaissé un seul but depuis le début de la Coupe du Monde, puisqu’il avait accroché la Croatie (0-0) avant sa victoire face aux Diables Rouges, offre certaines garanties. Il n’a pas encaissé de but contre deux des meilleures sélections européennes, ce qui n’est tout de même pas anodin. Il a aussi produit du jeu, surtout lors de son second match, et la pire des erreurs serait de jouer contre-nature jeudi. Mais le Canada, qui propose un football offensif, fait de vivacité, d’explosivité et aussi de naïveté, a tout à fait le profil pour poser des problèmes aux Lions. «Le jeu des croates et des belges n’était pas le même. Ce sont des équipes moins explosives, qui posent davantage le jeu. Avec les Canadiens, cela peut partir un peu plus dans tous les sens. Attention donc à ne pas se faire piéger, et surtout ne pas croire que ce sera facile », ajoute Hassan Benabicha, qui fait cependant pleinement confiance à Walid Regragui pour maintenir ses joueurs sous pression. « C’est un coach qui ne néglige pas l’aspect mental », insiste-t-il.
Lors de ce match qui pourrait ouvrir les portes du second tour aux marocains, le comportement des cadres sera évidemment déterminant. Dont Hakim Ziyech, auteur d’une prestation très convaincante dimanche dernier. « Lors du premier match contre la Croatie, on voyait qu’il manquait de rythme, car il ne joue pas beaucoup à Chelsea cette saison », intervient Youssouf Hadji, l’ancien attaquant des Lions de l’Atlas, qui a assisté au match depuis les tribunes du Al Thumana Stadium de Doha dimanche dernier. « On voit qu’il est de mieux en mieux. C’est un joueur qui peut faire la différence n’importe quand, sur un simple geste. On voit qu’il est heureux dans cet effectif, que sa relation avec Regragui est bonne. » Il n’y a plus qu’à faire le nécessaire jeudi pour que l’idylle se prolonge…
Alexis BILLEBAULT
