Le Maroc, premier du Groupe F, affronte, ce mardi 6 décembre, l’Espagne qui a perdu son dernier match de poule. Les Lions de l’Atlas, boostés par leur public et leur solidité défensive, ont les moyens de sortir de la compétition une Roja en plein doute. Le technicien Abderrahim Taleb livre dans ce sens quelques clés de ce choc entre voisins.
Le Maroc, vainqueur de la Belgique et auteur d’un nul convainquant contre la Croatie, est à une rencontre de réaliser un parcours inédit en Coupe du monde. Qualifiés en 8es de finale, les Lions de l’Atlas peuvent atteindre pour la première fois de leur histoire les quarts s’ils s’imposent contre l’Espagne dans ce choc entre voisins. Si plusieurs observateurs voient la Roja comme favorite, certains techniciens estiment que les Lions de l’Atlas sont suffisamment armés pour sortir les Ibériques de la compétition. Abderrahim Taleb, ancien coach de l’AS FAR de Rabat, passé aussi par l’Olympique Club de Safi, la RS Berkane et le Wydad de Casablanca notamment, croit grandement aux chances des protégés de Walid Regragui.
«Je m’attends à un match très difficile. Le Maroc a une revanche à prendre, car en 2018 en Russie, sans l’arbitre qui a offert un but égalisateur à la 92e minute, l’Espagne n’aurait jamais pu égaliser. On a toujours cela à travers la gorge. Aujourd’hui, le public marocain croit en son équipe, qui est magnifique sur le plan individuel et collectif, et qui dispose d’un potentiel très fort sur le plan technique», explique Taleb. «L’équipe a déjà prouvé cela dans cette compétition lors de ses trois premiers matchs contre la Croatie (0-0), la Belgique (2-0) et le Canada (2-1). L’engagement mental est là et tout le monde rêve aujourd’hui de passer le cap de l’Espagne», poursuit le technicien, très optimiste sur les Lions de l’Atlas.
Pour Taleb, la clé de cette rencontre sera aussi l’engagement des Lions de l’Atlas sur le rectangle. Si l’Espagne devrait avoir la balle comme d’habitude, elle a parfois du mal à créer le danger dans la surface adverse, surtout lorsqu’elle fait face aux défenses organisées et coordonnées. En 2018, le Maroc avait ainsi réussi à prendre à défaut les ibériques à deux reprises : d’abord sur une perte de balle bien exploitée par Khalid Boutaib, ensuite sur un corner bien repris par Youssef En-Nesyri. Quatre ans plus tard, Taleb estime que l’Espagne perd plusieurs duels et a des failles sur le domaine de l’engagement. «Nous connaissons leur schéma tactique et leur potentiel technico-tactique. Ils ont neuf joueurs du FC Barcelone dans leur effectif et reproduisent presque le même schéma du tiki-taka. Mais je pense que le Maroc a une grande chance de les battre et réussir l’exploit de passer le cap des 8es de finale», assure ainsi le technicien.
«Nous avons une équipe très forte, qui progresse au fil des matchs durant cette Coupe du monde, et avec l’apport du public, je pense que nous passerons ce cap et nous nous qualifierons en quarts de finale. Incha’Allah», ajoute-t-il.
Le coach vante d’ailleurs les atouts d’une équipe marocaine retrouvée et plaisante à voir jouer et défendre. Pour lui, la touche de Regragui se voit clairement dans ce Maroc séduisant. «Regragui a su profiter de sa connaissance du groupe, de son rapprochement avec les joueurs. Il a formé une groupe, une famille, comme il l’a toujours fait et a su changer le rapport relationnel entre l’ancien staff et l’équipe en une relation très fraternelle et paternelle». Taleb estime que la meilleure décision reste celle de Fouzi Lekjaâ qui a «osé changer d’entraineur à deux mois du Mondial», car le courant ne passait plus avec Vahid. «On ne pouvait pas jouer une Coupe du monde avec quelques joueurs faibles, alors que de grands joueurs sont absents (Ziyech, Mazraoui ndlr). C’est une aberration», se désole le technicien.
«Lekjaâ a su prendre la bonne décision au moment opportun et Al Hamdoulilah l’équipe roule bien depuis», dit-il satisfait.
Mohamed Hadji
