En quarts de finale du Mondial de Rugby disputé dans un stade de France plein comme un œuf, l’Afrique du Sud a éliminé d’un cheveu les Bleus (29-28). Pour l’ancien international français Thomas Lievremont, les Springboks ont préparé ce match de façon remarquable.
Quand, après moins de trois minutes de jeu, les Bleus poussés par un Stade de France très excité et enthousiasme, percent la défense des Springoks et que Cyril Baille marque le premier essai de ce quart de finale, tous les Français s’imaginent vivre une soirée plus tranquille que prévue. Mais c’était sans compter avec le cœur vaillant des champions en titre. L’Afrique du Sud ne s’est pas dégoupillée après cette entame catastrophique dans une enceinte hostile. Elle a, au contraire, fait le dos rond, récité sa partition et finit par passer devant au moment opportun et s’imposer d’un point 28-27. «Qu’est-ce que les Boks ont bien préparé ce match !», s’enflamme Thomas Lièvremont, ancien 3e ligne des Bleus.
« Ce match, c’était un combat tactique de haut vol avec des stratèges comme Galthié et le duo Erasmus-Nienaber, Ce quart de finale, c’était l’art de la guerre, du Sun Tzu appliqué au rugby. Le thème pour les Boks, c’était comment et où déstabiliser les Bleus ? Les Boks ont clairement cherché à exploiter notre point faible défensif dans le couloir des quinze mètres et en l’air, Bielle-Biarrey est bombardé, c’était évident», explique Thierry Mentières, ancien entraîneur de Pau et Bayonne dans le journal l’Equipe.
« On a gagné l’occupation mais les Boks ont gagné celle des airs, dans les couloirs. Ils sont allés dans nos quinze mètres, côté opposé, pour que nos ailiers couvrent. Sur le retour, il n’y avait que Toto (Dupont) et Woki contre quatre Sud-Africains. C’est travaillé et bien analysé », résume Rémi Talès, ancien ouvreur des Bleus.
Et Fabien Galthié, sélectionneur des Bleus qu’en pense-t-il ? «La balance en faveur de l’Afrique du Sud ? Il y a tellement de faits de jeu et de moments clés… Peut-être quand on mène 7-0 et qu’Eben Etzebeth coupe la trajectoire du ballon. Au lieu de faire 12 ou 14-0, ça fait 7-7. Je pense aussi à notre avancée en fin de match, si le ballon va plus vite on finit l’action différemment. Il y a des faits qui, accumulés les uns aux autres sont notoires. Il y a eu tellement de choses », analyse le tacticien.
En demi-finale, l'Afrique du Sud sera opposée à l'Angleterre, la seule équipe invaincue dans le dernier carré.
