Né à Paris, le défenseur des Aigles de Carthage (22 sélections, 1 but) ne savait pas qu’il marquerait son premier pion en sélection au Parc des Princes et contre la Seleção (1-5). Sport News Africa vous fait découvrir l’un des piliers de Lorient. Extraits de son entretien paru ce dimanche 2 octobre dans L’Equipe.
Pour un natif de Paris, formé au Paris FC et aux Lilas, à l’époque partenaire des champions de France, intégrer le PSG aurait fait sens. Cela a failli se faire pour Montassar Talbi, mais un choix de ses parents a tout chamboulé. Il rembobine : «Le PSG comptait m’intégrer, mais il fallait que j’attende mes 12 ou 13 ans et j’en avais 11. Quand mes parents ont décidé de rentrer en Tunisie, ils n’ont simplement pas voulu laisser leur enfant seul dans un autre pays.»
Montassar Talbi en a dans les jambes, mais aussi dans la tête. Il est titulaire d’un bac ES. Dans sa famille, les études passaient avant le ballon. «Pour mes parents, si je n’étais pas bon à l’école, il n’y avait pas de foot», confie-t-il.
Avant de s’envoler pour l’Europe (Turquie, Russie puis France), Montassar Talbi a été formé dans son pays, en Tunisie, à l’Espérance de Tunis dont il a défendu les couleurs d’abord. Son éclosion dans le club tunisois survient alors qu’il n’avait que 17 ans. Il se souvient : «On m’a fait monter pour faire le nombre pour un amical. Personne de me connaissait, j’ai fait une prestation de fou. A la mi-temps, le président m’a demandé : ‘T’es qui, ça fait longtemps que tu es avec nous ?’ Je lui ai répondu : ‘Oui, cinq-six ans…’ je n’étais pas le plus talentueux, mais le plus sérieux.»
Au moment de l’éclatement de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février dernier, Montassar Talbi évoluait dans le club russe de Rubin Kazan. Son équipe était en haut du classement, mais la guerre l’a condamnée à jouer finalement le maintien. «90% de nos étrangers ont suspendu leur contrat», justifie le défenseur tunisien. Lui, est resté alors que, s'empresse-t-il de souligner, il n’est «évidemment pas pour la guerre». «Je n’ai pas voulu quitter le navire lorsque le club coulait, explique-t-il. Le Rubin a cru en moi, il m’a fait jouer, m’a fait progresser. J’ai vu aussi qu’il y avait une certaine sécurité dans le pays, que la vie et le football continuaient.»
A la fin de la saison en Russie, l’international tunisien fait ses valises et rejoint l’été dernier Lorient. Le Spartak Moscou voulait le recruter, mais le club français s’est signalé en premier. En plus, Montassar Talbi visait un club du Top 5 européen. Sans compter que l’actuel troisième de la Ligue 1 s’est présenté «avec un nouveau projet, des ambitions dans le jeu». «J’ai eu une très longue discussion avec le coach (Régis Le bris), enrichissante et constructive. Nos projets se rejoignaient», ajoute celui qui a permis à la Tunisie de sauver l’honneur en amical contre le Brésil (1-5). Presque à domicile.
La Rédaction – Sport News Africa