Moussa Latoundji, l’ancien adjoint de Michel Dussuyer, assure l’intérim sur le banc du Bénin depuis le mois de mars. Sa mission, qui ne devait durer que le temps de trois matches amicaux, va se poursuivre, à l’occasion des matches face au Sénégal (1-3, 4 juin) et au Mozambique (8 juin) en qualifications pour la CAN 2023.
De notre correspondant en France
La Fédération béninoise de football (FBF) et le ministre des Sports, Oswald Homeky, semblent avoir décidé de prendre leur temps sur la question, toujours sensible, du sélectionneur national. Après la fin du contrat de Michel Dussuyer, en décembre dernier, la tendance à Cotonou penchait plutôt vers la nomination d’un sélectionneur étranger, avant les trois matches amicaux programmés au mois de mars dernier à Antalya (Turquie) face au Liberia, à la Zambie et au Togo. Plusieurs noms avaient ainsi circulé dont ceux de l’Allemand Gernot Rohr, du Portugais Jorge Costa et des Français Hubert Velud, Julien Mette et Corentin Martins. Mais les deux parties décideuses avaient finalement fait le choix, pour les échéances internationales du mois de mars, de faire confiance à Moussa Latoundji, l’ancien adjoint de Dussuyer.
L’ancien international béninois (44 ans), qui a effectué l’essentiel de sa carrière à l’étranger- Julius Berger au Nigeria, FC Metz en France et surtout Energie Cottbus en Allemagne- l’avait achevée aux Dragons de l’Ouémé, le club de ses débuts.
«Nous allons lui confier l’équipe pour les rencontres de mars, et on va l’observer, avait alors expliqué à Sport News Africa Mathurin de Chacus, le président de la FBF. Nous avons le temps pour nommer un coach, puisque les qualifications pour la CAN 2023 débuteront début juin. Je pense que nous aurons effectué un choix en avril ou au plus tard mi-mai.»
Les bons résultats obtenus lors du séjour en Turquie- victoires face au Liberia (4-0) et à la Zambie (2-1) et nul contre le Togo (1-1)- et la qualité du jeu produit ont incité les décideurs béninois à s’accorder un délai de réflexion supplémentaire, alors que d’autres candidatures, dont celle du français Patrice Beaumelle, en fin de contrat en Côte d’Ivoire le 6 avril, étaient venus s’ajouter à la liste des prétendants. Et de le laisser aux commandes pour les deux premiers matches qualificatifs pour la CAN 2023. Le premier a été perdu face au Sénégal, champion d’Afrique en titre (1-3, le 4 juin), et le second est prévu ce mercredi 8 juin à Cotonou contre le Mozambique.
Ce choix de prolonger l’intérim de son ancien adjoint ne surprend pas Michel Dussuyer. «Il a l’avantage de bien connaître les joueurs, décrypte le technicien français. Moussa a bien négocié les matches de mars, cela lui donne du crédit. Quand je suis revenu au Bénin, j’avais demandé à ce qu’il soit mon adjoint. Je l’avais rencontré par le passé, et il m’avait fait bonne impression. Il est à l’écoute, curieux. Il a déjà entraîné des clubs au Bénin (Dragons de l’Ouémé, USS Kraké) et au Gabon (Cercle Mbéri Sportif), il a très bien fait son travail d’adjoint, et je pense qu’il a les compétences pour être numéro 1.»
Les deux matches du mois de juin pourraient conditionner l’avenir de Moussa Latoundji sur le banc des Ecureuils. «Les joueurs l’apprécient, il a bien débuté en mars, il bénéficie d’un certain soutien des supporters et de la presse, mais il présente également l’avantage de ne pas être trop cher au niveau salaire», intervient un proche de la FBF. Michel Dussuyer percevait un revenu mensuel de 26 000 euros, un seuil dont Latoundji est encore loin.
Si la défaite au Sénégal n’a pas entamé son crédit naissant, le match face au Mozambique, ce mercredi, sera bien évidement scruté de très près par les décideurs du football béninois.
Alexis BILLEBAULT