Contrairement à certains champions NBA d’origine africaine, Jonathan Kuminga est à Monastir avec les Léopards pour défendre les couleurs de la RDC. L’ailier des Warriors de Golden State fait la fierté de son pays. Le président de la Basketball african league (BAL), Amadou Gallo Fall, a vivement salué le choix de l’enfant de Goma. L’ancien directeur sportif de Dallas Mavericks a évoqué au micro de Sport News Africa l’impact de la présence des joueurs NBA dans les sélections africaines.
De notre correspondant en Tunisie,
Le président de la BAL, Amadou Gallo Fall, est présentement à Monastir (173 km de Tunis) pour suivre la quatrième fenêtre des qualifications du Mondial 2023. Nous l’avons rencontré à la salle Mohamed Mzali de la cité balnéaire en marge de Tunisie-Sénégal. La nouvelle recrue des Spurs Gorgui Dieng et ses coéquipiers ont réalisé une prestation de haute facture pour venir à bout (73-63) des Aigles de Carthage sous l’œil bienveillant du responsable de la NBA.
Amadou Gallo Fall suit de très près l’évolution des joueurs d’origine africaine dans la League nord-américaine. Au-delà du prestige, souligne-t-il, ces derniers apportent une vraie plus-value aux sélections africaines. «Ils amènent leur capital en termes d’expérience et la visibilité, avance le patron de la BAL pour Sport News Africa. Que ce soit Jonathan Kuminga, Gorgui Dieng ou encore des joueurs qui ont déjà joué dans notre League comme Salah Mejri. C’est toujours un grand plus. Mais au-delà de tout cela, l’importance est d’avoir les meilleurs joueurs africains qui viennent jouer pour leur équipe nationale. C’est là où on va mesurer le poids du basketball africain sur la scène internationale.»
Au lieu de faire patienter indéfiniment la RD Congo, l’ailier des Warriors Jonathan Kuminga a rejoint la sélection à 19 ans avec le statut de champion en titre de la NBA. Gallo Fall s’est réjoui du choix du natif de Goma. Pour le dirigeant sénégalais, Kuminga est le symbole de cette jeunesse décomplexée et fière d’assumer son africanité. «Jonathan Kuminga, son choix est à saluer. C’est une nouvelle mentalité, une nouvelle jeunesse africaine qui n’a pas de complexe», s'enflamme Amadou Gallo Fall. Elle a ce sens d’appartenance à une communauté et qui cherche à hisser leur pays au plus haut niveau, quelles que soient les circonstances.»
L’ancien directeur sportif des Dallas Mavericks ajoute : «Ce n’est pas facile. La RD Congo a toujours eu des talents. J’ai connu plein de joueurs issus de ce pays notamment Dikembe Mutombo (meilleur contreur NBA en 1994, 1995 et en 1996), Didier Mbenga (2 fois champion NBA avec les Lakers) et Christian Eyanga.»
Amadou Gallo Fall a également salué le travail d’une légende de la NBA que les autres présidents des Fédérations africaines doivent suivre, selon lui, pour le rayonnement du basketball sur le continent. En effet, l’ancien ailier des Bulls de Chicago, Luol Deng, a réussi en un laps de temps à mettre sur pied une fédération et une jeune sélection devenue redoutable.
Le président de la BAL lu tire son chapeau : «Durant ces tournois attrayants, je vois que les pays s’organisent au mieux. Quand on voit une équipe comme le Sud Soudan qui est née à peine il y a 10 ans et qui est bien structurée avec énormément de talents. Ils s’organisent et font venir leurs talents. Je pense que c’est l’équipe numéro 1 dans ces qualifications pour le prochain Mondial de basket. C’est un très bon signal.»
Le fondateur de SEED Project poursuit : «Je connais Luol Deng depuis qu’il était au lycée. Il a été deux fois All Star avec les Chicago Bulls. Dés la fin de sa carrière de joueur, il est retourné au pays pour prendre les rênes de la Fédération. Il a coaché l’équipe. Il est le General Manager. Il choisit le coach et le résultat est là. C’est un modèle. Il faut créer un environnement où le talent peut s’exprimer.»
Né à Brazzaville, Serge Ibaka avait choisi de défendre les couleurs de l’Espagne. Il a même été champion d’Europe en 2011 et par la suite champion NBA avec les Raptors en 2019. Certains Congolais n’avaient pas apprécié ce choix de l’ailier fort. Mais on était loin du tollé qui a suivi la naturalisation de Joel Embiid. Beaucoup de suiveurs africains de la NBA sont surpris de voir le natif de Yaoundé choisir la France. Le patron de la BAL n’a pas fait dans la langue de bois concernant le choix de The Process.
Il dit : «Ce sont des choix personnels que ces joueurs ont faits. Il faut les respecter. Mon focus, c’est tout le reste du talent en Afrique. Si on fait notre travail comme il se doit, on ne va pas avoir des regrets sur un ou deux cas. Il y a tellement de talents sur ce continent. Il faut surtout se focaliser sur le travail que nous devons faire au niveau des fédérations et de nos clubs et de nos Ligues. Jonathan Kuminga est un exemple à magnifier. Il vient mouiller le maillot national. Je préfère mes focaliser sur ces exemples. Je n'ai aucun problème avec ces jeunes qui décident d’aller jouer ailleurs.»
Ablaye DIALLO