Dans le paysage du basketball camerounais, il y a des noms qui marquent les esprits et deviennent des légendes. Ramsès Lonlack, 34 ans, en fait indéniablement partie.
C’est l’histoire d’une athlète qui adorait jouer au football, mais qui a fini basketteuse. Et pas des moindres. A 34 ans sonnés, Ramsès Lonlack fait partie des joueuses les plus talentueuses de l’histoire du basketball au Cameroun. Connue pour ses qualités défensives exceptionnelles, l’ancienne capitaine des Lionnes indomptables a gravé son nom dans le cercle très réservé des légendes, grâce à son dévouement, sa persévérance et son amour pour le jeu.
Les qualités de Ramsès Lonlack vont en effet au-delà de sa défense exceptionnelle. Au fil des années, elle a peaufiné ses compétences offensives, développant notamment ses aptitudes au drive et son tir fiable à mi-distance. Au point de devenir une arrière complète, qui s'est frayée une place parmi les meilleures joueuses africaines. Un continent qu’elle a mis à ses pieds en 2015, lors de l’Afrobasket Féminin à Yaoundé.
La joueuse de Dallas Lady Diesel à l’époque, balaie tout sur son passage et conduit son pays jusqu’en finale. Mais la Lionne et ses coéquipières se cassent les griffes face à d’autres Lionnes, celles du Sénégal (81-66). C’est la première fois que le Cameroun décroche une médaille d’argent à l’Afrobasket Féminin. Ramsès Lonlack elle, terminait dans l’équipe-type du tournoi.
Six ans plus tard, le Cameroun remet encore son destin entre les mains de la native de Belabo, dans l’Est, pour conduire le pays à l’Afrobasket 2021. A Yaoundé, devant son public, elle performe une fois encore. Résultat : une médaille de bronze remportée et une Lonlack célébrée. «Durant sa carrière internationale, Ramsès Lonlack a été un pilier pour le Cameroun, notamment en 2015 et 2021, soutient Yves Tsala, consultant de basketball et proche de Lonlack. Chaque fois qu’on évoquera notre palmarès, on parlera d’elle ; parce qu’elle a grandement contribué à écrire les plus belles pages du basketball féminin au Cameroun et en Afrique ».
L'enfance de Ramsès a pourtant été marquée par sa détection en 1999 lors d'un championnat des écoles primaires à Bertoua. A l'époque, elle jouait également au football, mais Essele Mvondo, son premier formateur, avait vu en elle, des prédispositions pour le basketball. «Elle avait une aisance et une technique que les enfants de son âge n’avaient pas», rapporte l’entraîneur qui l’a dénichée.
Malgré les réticences de sa mère, le technicien, soutenu par son père, va la mouler de la classe du CM2 jusqu’en seconde. La rigueur et le travail assidu ont porté leurs fruits, permettant à Ramsès de briller lors d’un tournoi scolaire national (Fenasco). La jeune fille va taper dans l’œil de recruteurs venus de la capitale. Elle déménage ensuite pour Yaoundé. C'est ainsi qu'elle a entamé sa carrière professionnelle, prenant part à des compétitions nationales et internationales.
Son talent, son engagement et sa détermination ont rapidement attiré l'attention de clubs étrangers. Elle débarque d’abord à Tigers de Memphis aux Etats-Unis où elle passe 4 années (2008-2012). Ramsès Lonlack va ensuite découvrir d’autres écuries telles que Dallas Lady (2014-2015), CB Bahía San Agustín Diesel (2015-2016) ou encore le club portugais de Quinta dos Lombos (2016-2017). Depuis, elle a choisi de consacrer plus de temps à sa vie privée.
Arthur Wandji
