Les Léopards ne seront pas au Mondial 2022. Ils ont été éliminés par les Lions de l’Atlas du Maroc. Après avoir été battus (1-4) à l’aller à Kinshasa, ils ont fait match nul (1-1) au retour à Casablanca. Le facteur sportif n’expliquerait pas à lui seul l’élimination des Congolais. Le secrétaire général adjoint de la FECOFA laisse entendre que l’organisation du voyage en terre marocaine pourrait être une cause indirecte. Et pour lui, la tutelle est le seul coupable.
De notre correspondant en RD Congo
La non-qualification des Léopards au Mondial 2022 continue d’alimenter les débats en RDC. Après les critiques sur les choix tactiques du sélectionneur national, Hector Cuper, place à présent à l'organisation du voyage et du séjour des Congolais à Casablanca, pour le barrage retour contre le Maroc.
Les joueurs congolais étaient logés à l’hôtel El Jadida, à 100 km de Casablanca, lieu de la rencontre. Après 6 heures 30 minutes d’avion, dimanche 27 mars, ils durent effectuer 1 h 30 minutes de route de l’aéroport à leur résidence. Dès le lendemain, lundi 28, ils feront le même trajet, dans le sens inverse, pour rejoindre le lieu du match. Ce périple a sans doute pesé dans les organismes le jour j. Par ailleurs, après la rencontre, certains joueurs ont dû passer la nuit à l'aéroport.
Pour le secrétaire général adjoint de la FECOFA, Patrice Mangenda, la responsabilité de cette situation incombe au ministère des Sports, qui aurait, selon lui, tout planifié. «Avant le match, rembobine le fédéral sur les ondes Top Congo FM, il a circulé un message selon lequel on devait libérer les chambres. Et que tout devait être consigné dans une seule chambre avec tous les risques de perdre des biens. Nous avions donc tous mis nos effets dans une seule chambre. On nous avait dit que juste après le match, on devait partir à l'aéroport et c'est ce qui a été fait.»
Après l’élimination, les joueurs de la RDC ont donc pris le chemin du retour pour rentrer à Kinshasa. «Nous sommes arrivés à l'aéroport pratiquement à minuit, poursuit Patrice Mangenda. Après les formalités, nous avons attendu longtemps pour embarquer. Nous avons, ensemble avec les joueurs, passé la nuit à l'aéroport et nous n'avons embarqué qu'à 8 heures 00 minute. Et nous avons encore attendu longtemps avant de décoller.»
A en croire le secrétaire général de l’instance, «la FECOFA n'y est pour rien». Il martèle : «Le ministère a tout organisé seul. Nous sommes sous le coup d’une mesure conservatoire qui, depuis lors, nous empêche de faire quoi que ce soit. Nous avions cru que ce n'était qu'une mesure financière, mais nous avons constaté que la mesure a été étendue même sur le plan technique. Malgré la mise en garde de la CAF, rien n'a changé. Imaginez, quand nous partions au Maroc, nous ne savions même pas où l'équipe allait être logée.»
Yala poursuit : «Il y a eu un problème administratif avec les deux aéronefs qui devaient ramener les joueurs pour l'un et les supporters pour l'autre. Il y a eu des problèmes administratifs qui n'ont rien à avoir avec le ministère des Sports ni avec l'organisation de l'équipe. Le problème était entre Kenya Airways et les autorités aéroportuaires du Maroc.»
Le conseiller du ministre des Sports ajoute : «Il y a un problème d'information. Les deux correspondants officiels de la FECOFA sont le président intérimaire et le secrétaire général. C'est avec eux et toutes les autres personnes que nous a présentées la FECOFA, que nous avons préparé les deux matches de la RDC. Il y a notamment le travel manager et le Team manager. Toutes ces personnes étaient au courant de là où nous devions aller, d’El Jadida à Casablanca. Même l'entraîneur connaissait là où nous devions aller. Si le secrétaire général adjoint de la FECOFA dit le contraire, je suppose qu'il a été écarté du système. D'ailleurs dans l'ordre de mission, il n'y avait pas le nom de Monsieur Patou Mangenda.»
Une réunion d'évaluation devrait se tenir dans les prochains jours. Elle sera l'occasion d’évaluer la participation de la RDC aux barrages du Mondial et, éventuellement, tirer les conséquences de l’élimination.
Masiala JONATHAN