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Rugby Afrique-Herbert Mensah : « Le rugby africain doit se respecter »

La Rugby Afrique va procéder à l'élection de son futur président le 18 mars à CapeTown, en Afrique du Sud. Après deux mandats à la tête de l'instance, le Tunisien Khaled Babou ne compte pas se représenter. Deux candidats briguent le poste : le Ghanéen Herbert Mensah et l’Ougandais Andrew Owor. Pour le résident de l’Union ghanéenne de rugby, l'heure est au changement au sein de l'instance afin de faire enfin se développer la pratique de la discipline qui peine à séduire sur le continent.

Herbert Mensah brigue la présidence de la Rugby Afrique.

« J’ai passé ma vie à diriger des entreprises en Afrique et ailleurs, et je peux vous dire que s’il y a bien une chose qui motive n’importe quelle entreprise, c’est l’argent. » Ces mots sont d'Herbert Mensah. Président de l'Union ghanéenne de rugby, le dirigeant brigue la présidence de la Rugby Afrique. Après deux mandatures du Tunisien Khaled Babou qui va laisser son siège vacant, le Ghanéen sera face à l'Ougandais Andrew Owor. Il se présente comme le candidat du changement, celui qui va permettre à la discipline de pouvoir enfin avoir son propre éco-système afin de réellement se développer.

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La World Rugby dans le viseur

« Nous ne pouvons pas continuer à vivre comme si le sport africain était une œuvre de charité qui a besoin d’aide. Le rugby africain doit se respecter et se comporter comme un acteur de premier ordre s’il veut être respecté par le reste du monde », estime t-il. « Les sports africains ont été oubliés par le monde. Pire, on dirait que les sports africains ont été oubliés par les Africains eux-mêmes. Dans le monde du rugby, en particulier, certains pays n’ont plus de ligues actives depuis plus de trois ans ! » Le constat dressé par Herbert Mensah est sans appel. Selon lui, si au niveau mondial le ballon oval se porte plutôt bien, l'investissement fait par la World Rugby dans le rugby africain est un des principaux problèmes.

L’an passé, l'instance mondiale a investi 2 millions de dollars pour l'ensemble du rugby africain. Une somme dérisoire pour le candidat à la présidence de la Rugby Afrique. « Il s’agit d’un montant ridiculement faible pour un continent entier, particulièrement révélateur de la façon dont l’organisation sous-estime le continent africain », déplore t-il, avant d'ajouter : « Nous en avons la preuve quand cette même organisation est prête à accorder 5 ou 6 millions de dollars par an à un pays membre de Rugby Europe et ne laisse au continent africain que des miettes pour promouvoir le rugby auprès d’une population de plus de 1,2 milliard d’habitants. Cet exemple factuel illustre le peu de respect que le monde accorde au rugby africain, et nous devons inévitablement nous demander si ce respect ne devrait pas d’abord venir de nous autres, Africains. »

Côte d'Ivoire et RDC voteront pour lui

Pour tenter de sortir le rugby africain de cette situation, Herbert Mensah entend créer une véritable économie autour du rugby africain, sans nécessairement attendre des aides qu'ils juge insuffisantes. Ce qui passe par une meilleure gouvernance et la fin certaines pratiques qu'il estime ralentir le développement de la discipline. « Nous devons améliorer nos résultats en matière de gouvernance à tous les niveaux, recruter de meilleurs dirigeants qui feront progresser le secteur et lever des capitaux afin qu’ils fassent leur travail correctement » détaille t-il. « Cela implique de commencer par changer notre façon de faire, en implémentant des normes mondiales – plutôt qu’africaines – pour nos activités. Les compétitions sportives ne se résument pas au divertissement et aux prouesses physiques. Il s’agit d’une industrie de plusieurs milliards de dollars qui génère des recettes publicitaires, des flux touristiques, contribue au développement des infrastructures et des investissements dans une multitude de secteurs économiques différents. »

Le discours de l'homme d'affaires, également président de la commission des finances de la Rugby Afrique, tranche avec celui de son concurrent à la présidence, plus en phase avec le bureau sortant de l'instance. Il marque, à défaut d'une volonté totale de rupture, un changement de ton dans les rapports entre le rugby africain et le rugby mondial, s'il venait à être élu. Un discours qui fait son chemin et qui plaît auprès de certaines fédérations africaines. Dernières en date, celle de la Côte d'Ivoire et de la RDC ont annoncé le soutenir pour l'élection à la présidence.

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