Le rugby marocain traverse une crise depuis quelques années. Pour y mettre fin, la Fédération Royale Marocaine de la discipline (FRM Rugby) s’est concertée avec les présidents et représentants des clubs et des ligues affiliés. Objectif : adapter les règlements généraux et le mode de fonctionnement de l’instance aux recommandations de Rugby Afrique et World Rugby.
Alors que huit nations s’apprêtent à disputer l’Africa Cup et essayent de se qualifier au Mondial 2023 en France, le Maroc, lui, prépare sa révolution. La Fédération royale marocaine de rugby (FRMR) a tenu, en effet, samedi dernier à Casablanca, une réunion de concertation avec les présidents et représentants des clubs et des ligues affiliés. Une rencontre consacrée, notamment, à la mise à jour de ses règlements généraux, mais aussi des règlements sportif et intérieur. Au total, six ligues de rugby y ont pris part, tout comme 33 associations et clubs sur 38. Une opportunité pour se pencher sur les modifications nécessaires dans le cadre des statuts de la Fédération et de la loi sur l'éducation physique et sportive.
Concrètement, l’idée est d’adapter les textes aux recommandations de Rugby Afrique et de World Rugby, souligne la FRMR. Ces dernières années, le rugby marocain a en effet traversé une crise profonde, ce qui avait poussé Rugby Afrique à sévir. Jusqu’à présent, les sélections marocaines ne participent pas aux compétitions internationales. Une conséquence de la crise que traverse l’ovalie. Pourtant les compétitions nationales continuent de se tenir. Certaines viennent d’ailleurs de livrer leur verdict, notamment le rugby à 7. Mais le rugby marocain dans sa globalité continue sa traversée du désert.
En 2020, World Rugby avait interdit aux différentes sélections marocaines de participer à toute compétition officielle jusqu’à régularisation de la situation au niveau fédéral. L’ex-patron de la FRM Rubgy, Tahar Boujouala, avait été suspendu 5 ans, alors que le bureau fédéral, qui venait d’être mis sur pied, avait été dissout.
Lors des interventions, les présidents et représentants des clubs, associations et ligues régionales ont mis l'accent sur la nécessité de mettre en conformité les textes avec les recommandations des instances continentale et mondiale. Les clubs, ligues et associations devront ensuite discuter des contenus. La commission des règlements généraux de la Fédération, qui recueillera ces modifications et avis, devra soumettre ces textes au comité directeur. Etape obligatoire avant leur vote lors d'une assemblée générale extraordinaire de la Fédération, dont la date n’a pas encore été arrêtée.
Pour l’instant, l’ovalie cherche une sortie de crise afin de se remettre sur les rails. «Cette réunion s'est tenue sur fond des recommandations formulées par Rugby Afrique, dans une tentative de faire sortir cette discipline de la crise qu'elle traverse», a précisé à Mahghreb Arab Press (MAP), le président de la FRMR, Rachid Mouakkad, notant que Rugby Afrique «s'est montré ouvert à toute solution à même de remédier à cette situation».
Mi-juin, un symposium national sur l’ovalie a été tenu, mais l’instance fédérale s’était démarquée de l’organisation de l’événement, affirmant qu’aucune invitation officielle ne lui avait été communiquée. L'événement a toutefois connu la présence du président d’honneur de Rugby Afrique, Aziz Bougja. Les initiateurs affirment avoir voulu «mettre le rugby et son avenir au centre des réflexions, tout en refusant les calculs étroits, l’antagonisme des acteurs et les polémiques stériles».
Pour le président de la FRM Rugby, l'instance «reste ouverte à l'ensemble des composantes du rugby marocain». Dans ce sens, des réunions se tiendront aux niveaux, national et régional «afin de débattre des différentes recommandations émises, avant leur soumission à la commission chargée de l'élaboration des règlements généraux et leur approbation», a affirmé Mouakkad. Au vu de la situation actuelle, une sortie de crise reste toutefois encore lointaine, mais les actes posés pour redonner au ballon ovale ses lettres de noblesse donnent une petite lueur d’espoir.
Mohamed Hadji