Wimbledon :  Ons Jabeur à un pas du graal, et de l'histoire

L'histoire pourrait bien s'écrire en majuscule cet après-midi du 15 juillet pour Ons Jabeur. La Tunisienne dispute la finale de Wimbledon pour la deuxième année consécutive. Cette fois, ce sera face à la Tchèque Markéta Vondroušová. Une rencontre pour la postérité puisque Jabeur pourrait devenir la première africaine à s'offrir un tournoi du Grand Chelem. Autant dire que l'enjeu est de taille, la pression aussi. Car oui, elle existe pour la numéro 6 mondiale. Celle d’inscrire l’Afrique en lettres d’or dans le livre du tennis mondial. Néanmoins, la joueuse de 28 ans est prête. Son état d’esprit est celui d’une travailleuse hors pair.

« Je travaille sur moi-même comme une folle. Vous n'avez aucune idée de ce que je fais. Je suis très dure avec moi-même, j'essaie de tout améliorer. Je suis parfois très impatiente, ce qui n'est pas bon. Peut-être que les blessures m'ont ralentie et m'ont appris à être patiente. Pour ma part, j'ai toujours cru au mental, au travail. C'est ce que j'ai fait ces dernières années, depuis l'âge de 10 ans peut-être, parce que je sais que si vous êtes prête physiquement, mentalement, vous pouvez toujours gagner. C'est probablement ce qui s'est passé lors des deux derniers matches. Je me rapproche vraiment de la victoire en Grand Chelem que j'ai toujours souhaitée », a clamé Ons Jabeur. Cette dernière est par ailleurs la troisième joueuse à avoir disputé deux demi-finales de suite à Wimbledon sur les dix dernières années. Les deux autres sont Serena Williams (2015-2016 et 2018-2019) et sa sœur Venus (2016-2017).

Un parcours de championne, à valider

Comme toute quête, celle d'Ons Jabeur a été jalonnée de symboles. La Tunisienne a d'abord écarté Petra Kvitová, double vainqueur du tournoi, en 8^e de finale. Ensuite, en quart, elle a pris sa revanche sur sa bourelle en finale de l'année dernière, Elena Rybakina. Enfin, en demies, elle a éliminé Sabalenka avec brio. Celle-ci l'avait éliminée au en quart en 2021. C'est donc une voie royale qui s'ouvre à la tête de série n°6. Toutefois, même si Markéta Vondroušová n’est « que » 42^ème joueuse mondiale, il ne faudra pas se louper.

En effet, il faudra faire attention à la décompression. Comme on le dit dans tous les sports, une finale ne se joue pas, elle se gagne. La Tunisienne devra donc se montrer à la hauteur de son ambition, et de l'événement. Ce ne sera pas simplement son match, sa finale. Tout un continent l'accompagnera et mènera sa raquette au service, au retour, au moindre revers, à chaque coup droit. L'Afrique attend son premier grand Chelem. Et on a comme l'impression que pour Jabeur, c'est maintenant ou jamais.

🤩🇹🇳 La joie de ces fans d'Ons Jabeur dans un café de Tunis alors qu'elle jouait la balle de match en demi-finale de #Wimbledon.#Sna #Tennis

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— Sport News Africa (@snewsafrica) July 13, 2023

L’éloge de la patience

Ons Jabeur, surnommée « ministre du bonheur » en Tunisie, peut donc faire chavirer de plaisir tout un pays et tout un continent. Une perspective dictée par un changement dans son jeu, mas surtout dans son comportement. En effet, interrogée sur ce qui a changé par rapport à 2022, elle répond : « La première chose qui me vient à l'esprit est la patience. J'ai appris à être très patiente et à accepter ce qui m'arrivait avec la blessure que j'ai eue en début de saison. Je faisais de mon mieux pour être prête pour la compétition. Je suis très fière parce que l'ancienne moi aurait perdu ce match (la demi-finale où elel avait perdu le premier set, NDLR) et je serais déjà en train de rentrer à la maison, mais j'ai trouvé la force de me battre. J'apprends à transformer l'énergie négative, comme la frustration, en énergie positive. J'ai su aller chercher au plus profond de moi pour gagner ce match... et, qui sait, le tournoi. »

Avec l’appui de tout un continent, Ons Jabeur s’apprête à défier Markéta Vondroušová, finaliste de Roland-Garros en 2019. Alors, le jour de gloire ?