Le Wydad Casablanca a dévoilé ses comptes pour les deux derniers exercices. Malgré les effets de la crise de Covid-19, notamment l’absence de recettes issues de la billetterie, et les nombreux litiges avec les joueurs, le club a pu enregistrer des résultats financiers positifs. Détails.
De notre correspondant au Maroc
Les deux derniers exercices n’ont pas été financièrement de tout repos pour le Wydad Athletic Club (WAC). Entre les effets de la crise sanitaire, les litiges qui se sont accumulés au Tribunal arbitral du sport (TAS) et l’absence de recettes provenant de la billetterie, les caisses du club ont été fortement secouées en 2020 et en 2021. Pourtant, le solde du bilan, certes en baisse par rapport à la période d’avant la crise, reste positif. C’est en tout cas ce qui ressort du rapport financier dévoilé vendredi 18 février par l’actuel leader de la «Botola Pro D1 Inwi», en prévision de sa prochaine Assemblée générale.
Les deux derniers exercices du Wydad sont marqués par deux belles rentrées d’argent. En effet, les transferts de Mohammed Ounnajem au Zamalek et d’Ismail Haddad à Al-Khor (Qatar) ont rapporté, respectivement, 1,5 million et 1 million de dollars.
Ces opérations ont contribué à porter le bilan du club à 180 000 euros en 2020 et à 60 000 euros en 2021. Ce dernier résultat représente un recul de 62% par rapport à 2019 (510 000 euros).
En plus de la Covid-19, les comptes du Wydad ont beaucoup souffert des litiges du club portés au niveau du TAS. Ceux-ci ont concerné des joueurs et entraîneurs (William Jebbor, Chisom Chikatara, Ait Ben Yedder, Mehdi Karnass, Houcine Ammouta…) au profit desquels les Rouge et Blanc ont dû sortir le chéquier. Montant de la facture, selon le WAC : 1 million d’euros.
Ammouta a obtenu plus de 600 000 euros après arbitrage, soit le plus gros montant sorti par le club. Le Libérien Jebbor et le Nigérian Chikatara ont, eux, reçu respectivement 300 000 et 80 000 euros. Quant à Faouzi Benzarti, qui réclamait environ 200 000 euros, «un arrangement à l’amiable» a été trouvé, affirme le club.
Ces litiges plombent souvent les finances des clubs marocains, surtout les gros. Le nombre de différends qui atterrissent à la Chambre de résolution des litiges de la Fédération reste ainsi très élevé. Difficile toutefois de connaître le chiffre exact.
Lors des deux derniers exercices, le président du Wydad, Saïd Naciri, a dû jouer les pompiers pour apporter une bonne bouffée d’oxygène financière. Il a ainsi abandonné des créances «au profit du Club, à hauteur de 12,5 millions de dirhams (un peu plus d’un million d’euros)». Il a aussi «réalisé un don, en numéraire, au profit du Club à hauteur de 21 millions de dirhams (près de 2 millions d’euros)». «Permettant ainsi d’équilibrer les comptes de l’association sportive », signale-t-on dans le rapport financier du WAC.
Sur le dernier exercice comptable, le Wydad Casablanca a accusé de nombreuses baisses en termes de recettes. Celles-ci ont été relevées au niveau du sponsoring (-46%), de la billetterie (-100%), et des droits TV, subventions et primes (-22%). Point positif, les recettes générées par les nombreux transferts ont augmenté de 28% pour atteindre 1,9 million d’euros.
Mohamed HADJI