Le Kenya défraie la chronique en athlétisme. Pas pour les récompenses, mais pour les nombreux cas de dopage en 2022. Une situation qui ternit forcément la réputation du pays à l’échelle mondiale.
Depuis quelques semaines, l’athlétisme kényan fait parler. Pas pour les médailles, mais pour le bonnet d’âne. On note en effet une recrudescence des athlètes suspendus pour contrôles positifs à des substances illicites. Depuis le début de l’année 2022, ils sont 16 suspendus par l’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU) pour dopage. Huit autres attendent de connaître leurs peines. Le dernier à s’être fait prendre est Marius Kipserem. L’AIU lui a infligé une suspension de trois ans.
Lawrence Cherono, Philemon Kacheran, Stella Barsosio, Purity Changwony, Lilian Kasait Rengeruk, Vane Nyaboke Nyanamba…la liste est loin d’être exhaustive. Ces athlètes se passent le témoin dans la catégorie des mauvais élèves. Le cas de dopage qui a sans doute le plus excédé ces derniers jours est celui de Diana Kipyokei. La marathonienne, victorieuse au marathon de Boston, a aussi reçu une suspension. Qui sont donc les responsables de tous ces nouveaux cas ?
The AIU has provisionally suspended Kenyan athletes Diana Chemtai Kipyokei and Betty Wilson Lempus. pic.twitter.com/pkHAIVcnz1
— Athletics Integrity Unit (@aiu_athletics) October 14, 2022
La Fédération kényane d’athlétisme elle, a une idée claire là-dessus. Elle pense en effet que le dopage endémique est de la responsabilité des entraîneurs étrangers. Son président, Jackson Tuwei, a récemment fait une sortie sur Capital FM pour expliquer les mesures à prendre. Selon lui, il faut exiger que les coaches ou assistants étrangers valident leur collaboration auprès d’Athletics Kenya. Cela passera par l’obtention d’un permis de travail des services de l’immigration.
De plus, les athlètes étrangers qui viennent s’entraîner au Kenya auront l’obligation de subir un contrôle, tout en fournissant à Athletics Kenya la liste de leurs contacts kényans. Il faudra par ailleurs que les camps d’entraînement s’enregistrent. Ceci dans le but d’avoir une visibilité sur leurs méthodes de travail. Tout cela est une manière bien détournée de fuir ses responsabilités concernant le dopage.
Car le dopage dans l’athlétisme kényan ne date pas d’aujourd’hui. Les instances de lutte ont mis le pays sur liste rouge depuis 2016. D’ailleurs, le président de World Athletics n’avait pas hésité à brandir la menace de l’exclusion du Kenya des Jeux Olympiques de Rio en 2016.
« Je sais que l'Agence mondiale antidopage scrute avec attention l'Agence kényane antidopage. Nous surveillons cela à travers l'IAAF, bien évidemment, et le travail est en cours », déclarait-il à l’époque. Mais en 2022, les suspensions se poursuivent. Mettant ainsi en péril la renommée du pays. Puisqu’en athlétisme, Kenya rime plus avec médaille qu’avec dopage.