Les nombreux cas de dopage ont traumatisé le Kenya en 2022. Une situation qui pousse le pays à revoir ses plans. Il faut maintenant mettre les objectifs de médailles de côté pour assainir le milieu de l’athlétisme
En 2022, le Kenya a connu pas moins de 45 athlètes sanctionnés pour dopage. Un chiffre hallucinant qui représente 40% du nombre total d’athlètes ayant échoué aux tests antidopage dans le monde. D’ailleurs, la World Athletics a même envisagé d’exclure le Kenya des compétitions internationales. Si le couperet n’est finalement pas tombé, le pays est toujours dans le collimateur. De ce fait, il faut donc redorer le blason et changer les choses. C’est la mission que s’est fixée Barnabas Korir, directeur du développement des jeunes d'Athlétisme Kenya. Ce dernier pense même que cela passe devant tout, même le fait de remporter des médailles.
« Les résultats aux championnats ne sont plus la priorité. La Fédération se concentre principalement sur la protection des athlètes propres car c'est un fait que nous avons des athlètes qui gagnent équitablement. Nous préférons prendre des coureurs considérés comme faibles, les résultats n'auront pas d'importance tant qu'ils courent sans faute. Nous ne pouvons plus nous concentrer uniquement sur le fait de gagner des médailles », lâche-t-il au micro de BBC Sport Africa. Par ailleurs, le gouvernement du Kenya a décidé de mettre la main à la poche pour participer à la lutte. Il va débloquer 25 millions de dollars (près de 24 millions d’euros) sur les cinq prochaines années.
Ainsi, le Kenya veut redorer son blason. Toutefois, cela ne se fera pas sans une surveillance assidue de la World Athletics. Son président Sébastien Coe a même fait le déplacement en janvier dernier histoire de s’assurer que ce dopage n’était pas piloté par le gouvernement.
De plus, l’instance dirigeante de l’athlétisme mondial exige désormais du Kenya une multitude de tests. « World Athletics nous a donné un objectif d'au moins 3 000 tests par l'intermédiaire de l'agence antidopage du Kenya cette année - cela fait partie des exigences si nous voulons continuer à rivaliser avec le reste du monde », poursuit Korir. Cela suppose donc que les athlètes qui veulent s’inscrire pour les événements majeurs doivent au préalable avoir subi trois tests antidopage durant les 10 moins précédents. Histoire d’être éligibles.